Cameroun : Paul Biya a-t-il proposé le poste de Premier ministre à son rival Issa Tchiroma ?

Cameroun : Paul Biya a-t-il proposé le poste de Premier ministre à son rival Issa Tchiroma ? Source: www.globallookpress.com
Paul Biya prononce un discours à Maroua, le 7 octobre 2025.
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Quelques jours après l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le président camerounais Paul Biya, 92 ans, a proposé à son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, le poste de Premier ministre. Une tentative d’apaisement rejetée par le chef de l’opposition, qui continue de contester les résultats du scrutin et revendique la victoire.

Le Cameroun est plongé dans une crise post-électorale à la suite de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Selon les résultats provisoires publiés par la Commission nationale de recensement des votes, le président sortant Paul Biya aurait remporté le scrutin avec 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary. Ce dernier, âgé de 76 ans et ancien ministre du gouvernement Biya, conteste vigoureusement ces chiffres et revendique la victoire avec au moins 60 % des suffrages.

Face à la montée des tensions et des manifestations dans plusieurs régions du pays, notamment à Garoua, fief de Tchiroma, Paul Biya a tenté une manœuvre de conciliation. Selon les révélations de Jeune Afrique, rapportées par plusieurs médias africains, le chef de l’État a fait parvenir à Issa Tchiroma une offre politique : le poste de Premier ministre, accompagné de la nomination de plusieurs de ses proches à des postes clés dans l’administration et d’une réforme rapide du code électoral avant les élections législatives de 2026.

L’offre a été transmise par des émissaires du pouvoir lors d’une rencontre à Garoua. D’après Jeune Afrique, cette proposition visait à obtenir la reconnaissance par Issa Tchiroma des résultats officiels et à mettre fin aux mobilisations populaires, alors que le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs au plus tard le 26 octobre.

Refus catégorique de l’opposition

Mais Issa Tchiroma Bakary a sèchement décliné l’offre. Un de ses proches a déclaré à Jeune Afrique : « Tout ce qu’Issa Tchiroma Bakary exige, c’est la reconnaissance de la vérité des urnes. » L’opposition continue de publier des procès-verbaux issus des bureaux de vote, affirmant que son candidat a largement remporté le scrutin dans au moins 18 départements.

Les manifestations se sont multipliées depuis le 16 octobre. À Yaoundé, des manifestants ont été dispersés par les forces de sécurité à coups de gaz lacrymogènes. Le 17 octobre, le siège du parti au pouvoir, le RDPC, a été incendié. Selon Le Journal du Cameroun, la contestation reste vive et les autorités locales multiplient les réunions de crise pour éviter un embrasement national.

Dans la presse régionale, cette tentative de « cohabitation politique » est perçue par certains comme une ouverture sans précédent dans l’histoire du pouvoir de Paul Biya. Pour d’autres, il s’agit d’une tentative claire de « neutralisation politique ». Jeune Afrique rapporte qu’Issa Tchiroma et ses alliés considèrent cette offre comme une manière de le couper de sa base populaire.

Une tension toujours croissante

Le refus de Tchiroma pourrait bien marquer un tournant. En l’absence d’accord, les tensions risquent de s’accentuer, alors que le pays reste divisé entre partisans du président sortant et ceux du candidat de l’opposition. Plusieurs sources indiquent que les forces de sécurité ont été renforcées dans les grandes villes, et les diplomaties étrangères appellent au calme.

Alors que la proclamation définitive des résultats approche, le Cameroun retient son souffle. La main tendue par Paul Biya n’a pas suffi à calmer la rue. La scène politique camerounaise s’apprête peut-être à vivre une nouvelle phase de confrontation, dans un contexte où le pouvoir semble de plus en plus fragilisé.

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