Mali : écoles fermées et accord stratégique avec la Russie face à la crise pétrolière
© Présidence de la République du Mali
Le gouvernement malien a annoncé, le 27 octobre, la fermeture des écoles et universités pendant deux semaines en raison d’une pénurie de carburant liée à un blocus imposé par des groupes insurgés. Parallèlement, le pays a signé un accord avec la Russie pour la livraison de produits pétroliers et agricoles.
Face à une grave pénurie de carburant, le gouvernement malien a décidé, le 27 octobre, de suspendre les cours dans toutes les écoles et universités pour deux semaines à compter de la même date. Cette crise est le résultat d’un blocus imposé par le groupe Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), qui a attaqué des convois de carburant depuis début septembre, perturbant gravement l’approvisionnement du pays.
À Bamako, plusieurs stations-service ont dû fermer, obligeant les habitants à marcher, chercher des taxis-motos ou rester chez eux faute de carburant. Les analystes estiment que ce blocus vise à exercer une pression sur le gouvernement militaire malien en coupant « l’oxygène économique » du pays.
La Russie livrera jusqu’à 200 000 tonnes de carburant par mois
Parallèlement, les relations entre Bamako et Moscou franchissent une nouvelle étape. Le vendredi 24 octobre, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, a reçu au palais de Koulouba une importante délégation russe, conduite par Alexey Koylikov, directeur des relations internationales à la Direction panafricaine de la Russie, et M. Simyon, administrateur de SORMA (Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali). Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération économique, notamment dans les domaines énergétique, agricole et minier.
Un accord a été conclu pour établir un mécanisme de livraison mensuelle de 160 000 à 200 000 tonnes de produits pétroliers, destiné à stabiliser le marché énergétique malien et à soutenir l’économie nationale. La coopération pourrait également s’étendre à la distribution d’engrais et de blé, secteurs cruciaux pour la sécurité alimentaire du pays. Selon les responsables russes, cette initiative s’inscrit dans un esprit de solidarité historique et de partenariat stratégique entre les deux nations.
Dans le secteur minier, le projet de raffinerie d’or du Mali, soutenu par Moscou, a également progressé. Des réunions de travail avec les nouveaux membres du conseil d’administration ont permis de planifier la tenue du premier conseil officiel en novembre, avec la participation d’une délégation russe complète.
