Égypte : inauguration pharaonique du Grand Musée égyptien de Gizeh
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Avec un temps de construction et des efforts colossaux, le Grand Musée égyptien de Gizeh est inauguré en grande pompe pour abriter la plus grande collection au monde consacrée à la civilisation des pharaons au sein d’une superstructure digne d’un passé glorieux.
Vingt ans de travaux et plus d’un milliard de dollars d’investissement auront été nécessaires pour arriver enfin à l’inauguration de ce 1ᵉʳ novembre du Grand Musée égyptien (GEM) à Gizeh, que la presse qualifie de quatrième pyramide en vue de sa proximité par rapport à l’une des merveilles du monde antique et des efforts littéralement pharaoniques engagés pour bâtir cette structure grandiose destinée à l’exposition de la plus grande collection du globe, consacrée à une seule civilisation.
En vue de la grande cérémonie (prévue à 19h30, heure locale, 17h30 GMT), les environs de la nouvelle superstructure ont été bouclés dès les premières heures de la journée. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que près de 80 délégations officielles venues du monde entier, dont la moitié est « dirigées par des rois, des princes, des chefs d'État ou de gouvernement » seront présentes à l’événement.
Une superficie de 490 000 m² pour abriter une collection de plus de 100 000 artefacts archéologiques
Construit avec un soutien financier et technique japonais, le complexe muséal s’étend sur une superficie de 490 000 m², dont 92 000 m² pour la superficie du musée qui compte 12 salles, en plus d’un centre de conférences, des centres éducatifs, une salle de cinéma, un musée pour enfants, des boutiques, des restaurants, des jardins, des galeries immersives, un éclairage de précision, des expositions en réalité virtuelle et aussi un centre pour la restauration des artefacts anciens.
Le musée exposera une collection titanesque de plus de 100 000 objets issus des 30 dynasties qui ont régné sur l'Égypte sur une période de 5 000 ans. Pour son attraction phare, le musée a annoncé le célèbre trésor de Toutankhamon, dont la découverte remonte à 1922 dans la Vallée des Rois, en Haute-Égypte, avec près de 5 000 objets funéraires exposés de manière inédite dans le même espace.
L'Égypte a un nouveau « rendez-vous avec l’Histoire »
La presse égyptienne a rapporté plusieurs déclarations d’officiels faisant l’éloge du projet et indiquant les efforts engagés pour réussir l’inauguration du nouveau GEM. Mukhtar Abu Al-Futuh, vice-président du Syndicat des travailleurs de Gizeh, a déclaré que « la Grande Égypte a un nouveau rendez-vous avec l'Histoire » et que ce « monument culturel incarne le génie et la créativité du peuple égyptien à travers les âges ».
Ne tarissant pas d'éloges pour le nouveau musée qui risque de devenir une attraction touristique phare pour le pays, il a affirmé que le Grand Musée égyptien « n'est pas seulement un musée, mais un message civilisationnel adressé au monde entier ».
La Dr Manal Awad, ministre égyptienne du Développement local et ministre par intérim de l'Environnement a, de son côté, fait part des efforts de son ministère pour aménager la zone entourant le Musée égyptien dans le cadre d’une vision globale du projet, qui ne se limite pas à être un musée de renommée mondiale, mais le noyau du développement de toute une région du pays.
Pour sa part, le ministre du Tourisme, Fathi Shérif, a souligné la nécessité de faire de l'Égypte le centre mondial pour les études d’égyptologie, et que les étudiants souhaitant une maîtrise ou un doctorat dans ce domaine « devraient venir en Égypte et non l’inverse ». Dans un même contexte, il a annoncé des collaborations étendues avec les universités et les institutions en dehors du Conseil suprême des Antiquités.
Il convient de noter que l’ouverture du musée a été reportée à plusieurs reprises à cause notamment du Printemps arabe, puis de la pandémie de Covid-19. L’ouverture officielle devait avoir lieu le 3 juillet dernier, mais les autorités du pays se sont résolues à reporter l’événement à la dernière minute sur fond de tensions régionales, et notamment la guerre à Gaza, et ce, afin de conférer à l’inauguration « l’ampleur mondiale qu’elle mérite ».
