Assurance chômage : le gouvernement face à une autre fronde syndicale

Assurance chômage : le gouvernement face à une autre fronde syndicale© Wiki commons
Manifestation de l'intersyndicale contre la réforme des retraites en 2023.
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La réforme de l’assurance chômage, visant 2 à 4 milliards d’euros d’économies, est qualifiée de «carnage total» par la CFDT. Les syndicats dénoncent un durcissement des règles et refusent une flexibilisation accrue du travail.

Le gouvernement français, sous la houlette de la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, a ouvert un nouveau front avec sa réforme de l’assurance chômage, annoncée le 15 juillet 2025.

Ce projet, visant à réaliser 2 à 2,5 milliards d’euros d’économies initiales et jusqu’à 3 à 4 milliards en année pleine, suscite une levée de boucliers syndicale alors que le gouvernement est également menacé de censure.

 

« Carnage total » contre « réforme nécessaire » 

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a qualifié cette réforme de « carnage total pour les demandeurs d’emploi » après un échange « franc et direct » avec la ministre le 21 juillet. Selon elle, le volume d’économies prévu est inédit et pénalisera lourdement les chômeurs.

Les mesures envisagées reprennent des idées du projet avorté de Gabriel Attal en 2024, suspendu après la dissolution de l’Assemblée nationale. Parmi elles, un durcissement des conditions d’éligibilité, avec une possible augmentation de la durée d’affiliation requise (actuellement six mois sur 24 pour les moins de 55 ans) à huit mois sur 20. La durée d’indemnisation, fixée entre 6 et 15 mois (jusqu’à 27 pour les plus de 57 ans), pourrait être réduite, affectant potentiellement 800 000 allocataires, selon une étude de l’Unédic de 2024 consultée par Le Monde. La ministre cible également les « abus » des ruptures conventionnelles, en hausse (453 000 en 2021, 132 468 au premier trimestre 2024), accusées de masquer des licenciements ou démissions déguisés.

La porte-parole du gouvernement a défendu cette reforme le 23 juillet en affirmant : « Nous devons tous contribuer à l'effort budgétaire ».

Face à ces propositions, les syndicats, dont la CFDT et la CFTC, restent mobilisés, tandis que la CGT, FO et la CFE-CGC boycottent les discussions, reportées à la rentrée. Marylise Léon rejette toute négociation sans « progrès social » et fustige un gouvernement « déconnecté » du monde du travail. Elle critique également des mesures connexes, comme la suppression de jours fériés ou la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, jugée « extrêmement injuste ». Pour Cyril Chabanier (CFTC), ce projet est « totalement fou » et punitif, véhiculant l’idée que les chômeurs sont des « fainéants ».

Astrid Panosyan-Bouvet défend de son côté une réforme nécessaire pour répondre à un taux de chômage élevé (deux points au-dessus de la moyenne européenne) et à une trajectoire financière dégradée, tout en promettant de préserver les acquis pour les jeunes et les seniors. Mais l’intersyndicale, qui se réunira le 1er septembre, prépare une riposte d’ampleur, laissant présager un automne social tendu, avec des actions possibles dans la rue et au-delà.

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