Michel Barnier exhorte Rachida Dati à ne pas se tromper d’élection à Paris

Michel Barnier, investi par LR pour la législative partielle à Paris, appelle Rachida Dati à se concentrer sur les municipales de 2026 plutôt que de le défier. Dati, accusant Barnier de parachutage, maintient sa candidature malgré son procès en cours. LR espère un accord pour éviter une division préjudiciable à la droite parisienne.
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, Michel Barnier, ancien Premier ministre et candidat investi par Les Républicains (LR) pour l’élection législative partielle dans la 2e circonscription de Paris (5e, 6e, 7e arrondissements), a appelé Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, à « ne pas se tromper » d’élection.
Cette circonscription, laissée vacante après l’invalidation de l’élection de Jean Laussucq (Renaissance), le 11 juillet 2025, pour irrégularités dans ses comptes de campagne, est devenue le théâtre d’une rivalité au sein de LR. Rachida Dati, qui a annoncé sa candidature le 28 juillet, défiant l’investiture de Michel Barnier, est accusée par ce dernier de viser la mairie de Paris en 2026, un objectif qu’il juge « légitime » mais incompatible avec cette législative.
Tensions au sein de la droite
« Je veux que les Parisiens puissent voter pour plutôt que contre quelqu’un », a déclaré Michel Barnier, insistant sur son ancrage local : « Je suis Parisien depuis plus de vingt ans, j’habite cette circonscription depuis douze ans. » Il se dit prêt à soutenir Rachida Dati pour les municipales, affirmant n’avoir aucune ambition pour la mairie : « Je ne suis candidat qu’à la députation, Rachida le sait, je l’ai écrit aux adhérents LR. »
Cette tension ravive les querelles historiques de la droite parisienne, rappelant les duels Chirac-d’Ornano ou Dati-Kosciusko-Morizet. Rachida Dati, renvoyée en procès le 22 juillet pour corruption et trafic d’influence, accuse Michel Barnier de « parachutage » et d’ambitions présidentielles pour 2027, ce qu’il nie, tout en confirmant qu’il sera « présent dans le débat public » pour la présidentielle.
La présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, espère un accord d’ici la rentrée pour éviter une « guerre fratricide ». Valérie Pécresse a proposé un « accord gagnant-gagnant » : Barnier à l’Assemblée, Dati aux municipales. La circonscription, bastion de la droite, verra aussi Thierry Mariani (RN) se porter candidat, compliquant l’équation.