La macronie tend la main aux socialistes face à l’imminente chute de Bayrou

Face à la chute probable de François Bayrou au vote de confiance du 8 septembre, la macronie se tourne vers le PS pour former une coalition. Les socialistes, en position de force, exigent des concessions majeures, notamment fiscales, mais les tensions avec LR compliquent les négociations. Emmanuel Macron cherche un Premier ministre de compromis.
À l’approche du vote de confiance du 8 septembre, qui semble condamner le gouvernement de François Bayrou, les soutiens d’Emmanuel Macron se tournent vers le Parti socialiste (PS) pour éviter une nouvelle crise politique.
La macronie, consciente de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, anticipe la chute de Bayrou, fragilisé par l’opposition unanime, y compris celle des socialistes, qui avaient pourtant négocié avec lui sur le budget 2025 sans le censurer. Olivier Faure, leader du PS, se félicite de cette situation, voyant son parti redevenir central après des années de marginalisation.
« La séquence est pour l’instant à 100 % réussie pour nous », confie un proche d’Olivier Faure, soulignant l’opportunité pour les 66 députés socialistes de peser dans les négociations post-vote. Emmanuel Macron, jusque-là discret, a appelé ses alliés à dialoguer avec le PS lors d’un déjeuner à l’Élysée le 2 septembre avec Gabriel Attal (Renaissance), Édouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (LR).
Vers une coalition avec le PS ?
« Il faut faire le choix de travailler avec le PS », insiste un député d’Ensemble pour la République (EPR), bien que des réticences émergent, notamment chez LR, où Retailleau rejette tout accord gouvernemental avec les socialistes. Les macronistes envisagent des concessions, notamment sur la fiscalité.
Jean-René Cazeneuve, ex-rapporteur du budget, propose de « céder quelques milliards » pour éviter une nouvelle crise, tandis que d’autres, comme Stéphane Travert, évoquent la « taxe Zucman » sur les grandes fortunes comme un symbole fort. Cependant, le PS, fort de sa position, exige une « grosse ouverture », voire la conduite du gouvernement, selon Boris Vallaud.
Les socialistes conditionnent tout accord à une rupture avec la politique économique macroniste, notamment sur la réforme des retraites ou l’impôt sur les fortunes. Malgré ces exigences, des divergences subsistent : le PS propose un budget alternatif réduisant le déficit de 21,7 milliards d’euros, loin des 44 milliards visés par Bayrou.
La macronie, elle, craint de perdre LR en cédant trop, rendant l’équation complexe. Dans ce climat d’incertitude, Emmanuel Macron cherche un Premier ministre de compromis pour succéder à Bayrou, tandis que les appels à la dissolution, portés par le RN et LFI, menacent la stabilité.