Démission de Lecornu : un record historique sous la Cinquième République

Après seulement 27 jours à Matignon, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le 9 septembre, a présenté sa démission à Emmanuel Macron ce 6 octobre. Il signe ainsi la fin du mandat le plus court de la Cinquième République. Critiqué, son gouvernement n’a pas résisté à la crise politique.
La démission de Sébastien Lecornu, acceptée par Emmanuel Macron ce matin, entre dans l’histoire comme la plus rapide de la Cinquième République. Nommé il y a moins d’un mois, le Premier ministre a succombé à une tempête politique inédite, soulevée par des critiques virulentes contre son équipe gouvernementale.
Un gouvernement mort-né et un Premier ministre déjà évincé !
Dès l’annonce de la composition de son gouvernement dimanche soir, Sébastien Lecornu a fait face à une vague de contestations. L’opposition, unie dans la défiance, a menacé de voter une motion de censure dès les premiers jours. Les critiques ont porté sur le manque de cohérence politique et l’incapacité à répondre aux attentes dans un contexte de crise économique et sociale.
La menace de retrait des Républicains du gouvernement a probablement été le coup de grâce pour le nouveau Premier ministre qui était alors suspendu au bon vouloir de son ancien parti et de Bruno Retailleau.
Démissionnaire environ 27 jours après sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu est le chef de gouvernement qui aura quitté sa fonction le plus rapidement.
Avant lui, les mandats les plus courts dépassaient les 90 jours, comme celui de Michel Barnier (environ 90 jours en 2024) ou Bernard Cazeneuve (155 jours en 2017). Mis à mal par la nomination de Bruno Le Maire aux Armées, Sébastien Lecornu est par ailleurs le seul chef de gouvernement à avoir démissionné avant même d’avoir nommé l'ensemble des membres de son gouvernement.
Emmanuel Macron va désormais devoir trouver un nouveau Premier ministre ou dissoudre l'Assemblée nationale.