France : le Louvre paralysé par une grève du personnel
© RS
Deux mois après le spectaculaire cambriolage ayant révélé de profondes failles de sécurité, les salariés du Louvre ont voté à l’unanimité, le 15 décembre, une grève reconductible. Le musée restera fermé du 15 au 17 décembre, tandis que syndicats et ministère de la Culture se préparent à de nouvelles négociations.
Deux mois après un cambriolage spectaculaire ayant mis en lumière de graves failles de sécurité, le musée du Louvre est à l’arrêt. Réunis en assemblée générale le 15 décembre, près de 400 salariés ont voté à l’unanimité une grève reconductible pour dénoncer des conditions de travail jugées dégradées et des moyens insuffisants pour accueillir le public.
Le musée, le plus visité au monde, restera fermé du 15 au 17 décembre. Devant la pyramide, plusieurs dizaines d’agents ont déployé une banderole réclamant « des conditions de travail décentes, une hausse des salaires et plus d’effectifs », tout en dénonçant le projet présidentiel « Louvre Nouvelle Renaissance ».
Des employés en colère
Les syndicats CGT, CFDT et SUD estiment que « visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant ». Selon Christian Galani, délégué CGT, la filière accueil et surveillance a perdu « 200 équivalents temps plein en 15 ans », alors que la fréquentation du musée a augmenté de moitié.
Elise Muller, agente de surveillance, a exprimé sa colère : « Nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont le Louvre a été géré ». Valérie Baud (CFDT) a rappelé que le mouvement était « interprofessionnel », regroupant métiers de la conservation, agents d’accueil et de surveillance, professions support, juristes et graphistes.
Vétusté et incidents techniques
Les syndicats dénoncent également « un mépris des urgences bâtimentaires » de la part de la direction. Depuis le cambriolage du 19 octobre, le musée a dû fermer une galerie en novembre pour vétusté et a subi récemment une fuite d’eau endommageant plusieurs centaines d’ouvrages de la bibliothèque des Antiquités égyptiennes. « Chaque jour, les espaces muséographiques sont fermés bien au-delà des prévisions faute d’effectifs suffisants et en raison de défaillances techniques », écrivent les syndicats dans une lettre adressée à la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Les syndicats demandent désormais une négociation directe avec le ministère, invoquant la dégradation du climat social et la nécessité de réponses rapides.
