Crash d’un Boeing d’Air India : les premières pistes de l’enquête, mais toujours pas de certitude

Crash d’un Boeing d’Air India : les premières pistes de l’enquête, mais toujours pas de certitude© Ajit Solanki Source: AP
La queue du Boeing, encastrée dans un bâtiment, sur le site du crash à Ahmedabad.
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Un mois après la catastrophe aérienne d’Air India qui a coûté la vie à 260 personnes à Ahmedabad, les premiers éléments de l’enquête préliminaire ont été publiés. S’ils apportent quelques données factuelles, ils ne permettent pas encore de déterminer clairement la cause du drame. L’hypothèse d’une erreur humaine est évoquée.

Le 12 juin, un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie Air India s’est écrasé moins d’une minute après son décollage d’Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde. À destination de Londres, l’appareil a percuté le réfectoire d’une école de médecine, provoquant la mort de 260 personnes, dont 19 au sol. Un seul passager a miraculeusement survécu.

Il s’agit de la catastrophe aérienne la plus meurtrière de la dernière décennie.

Un rapport préliminaire de l’Aircraft Accident Investigation Bureau (AAIB) a été rendu public le 12 juillet. Ce document de 15 pages apporte quelques éléments techniques, mais n’avance aucune conclusion. L’analyse est encore en cours.

Une défaillance du système d’alimentation en carburant ?

Selon l’AAIB, l’alimentation en carburant des moteurs du Boeing se serait interrompue brutalement juste après le décollage. Les interrupteurs de commande de carburant des deux moteurs se sont retrouvés en position « arrêt », coupant la poussée alors que l’avion avait à peine atteint une vitesse de 180 nœuds (environ 333 km/h). Le mécanisme de verrouillage censé empêcher toute manipulation accidentelle n’aurait pas fonctionné.

L’enregistreur des conversations du cockpit (CVR) révèle un bref échange entre les deux pilotes : l’un demande pourquoi l’alimentation en carburant a été coupée, l’autre nie l’avoir fait. Une interaction qui soulève des questions, sans pour autant prouver une erreur de pilotage.

Le profil des pilotes écarte toute négligence manifeste

Le commandant de bord, Sumeet Sabharwal, 56 ans, cumulait plus de 15 600 heures de vol, dont 8 500 sur Boeing 787. Le copilote, Clive Kunder, 32 ans, comptait plus de 3 400 heures, dont un millier sur le même type d’appareil. Tous deux avaient passé avec succès les contrôles médicaux, psychologiques et toxicologiques obligatoires.

L’idée d’une faute humaine, voire d’un acte volontaire, suscite l’indignation des associations de pilotes. L’ALPA (Association des pilotes de ligne indiens) a dénoncé les « soupçons infondés » qui planent sur l’équipage. L’ICPA (Indian Commercial Pilots Association) parle de « violation flagrante de l’éthique de l’information ».

Des hypothèses encore nombreuses

Pour Marco Chan, ancien pilote devenu maître de conférences en opérations aériennes à l’université de Buckinghamshire, aucune hypothèse ne peut encore être écartée : erreur involontaire, défaillance électronique ou problème mécanique. « Le rapport ne dit pas pourquoi les interrupteurs ont bougé. Les données ne suffisent pas à accuser les pilotes, ni à exonérer la technologie », souligne-t-il.

La FAA américaine avait pourtant publié dès 2018 une note sur un risque de désengagement involontaire de ces interrupteurs sur les Boeing 787. Elle recommandait des inspections — non obligatoires — qu’Air India n’aurait pas effectuées. Le module concerné avait toutefois été remplacé en 2019 et 2023 sur l’appareil impliqué dans l’accident.

Face aux premières révélations, Boeing et la FAA ont publié un communiqué affirmant la sécurité du dispositif, tandis que les autorités indiennes et sud-coréennes ont ordonné des inspections ciblées.

Patience et prudence : la vérité prendra du temps

Le consultant en aviation Bernard Lavelle rappelle qu’il faudra au moins un an pour qu’un rapport final soit publié. L’analyse des boîtes noires, l’étude des dossiers de maintenance, l’historique des pilotes et les tests techniques devront être approfondis.

« Mieux vaut être juste que rapide », insiste-t-il. Pour lui comme pour Marco Chan, toute conclusion prématurée risquerait de masquer des failles systémiques ou des causes complexes. L’enquête a cependant été ouverte à des observateurs tiers, ce qui est vu comme un signe positif de transparence.

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