Nucléaire iranien : l’Occident agite la menace des sanctions, Téhéran résiste

Washington et ses alliés européens ont imposé un ultimatum à l’Iran pour un accord nucléaire d’ici fin août, menaçant de rétablir les sanctions de l’ONU via le «snapback». Les frappes de juin sur Fordo, Natanz et Ispahan n’ont pas stoppé le programme iranien, qui persiste à enrichir l’uranium à 60 %. Téhéran rejette les pressions.
Washington et ses alliés européens ont fixé un ultimatum à l’Iran, exigeant un accord sur son programme nucléaire d’ici fin août, sous peine de lourdes sanctions, selon des sources citant un appel entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et les ministres des Affaires étrangères français, allemand et britannique.
Cette démarche, rapportée par Axios, vise à rétablir les sanctions de l’ONU via le mécanisme de « snapback », prévu par l’accord de Vienne de 2015, permettant le rétablissement automatique des sanctions onusiennes à l’encontre de l’Iran.
Cet ultimatum intervient dans un contexte de tensions accrues, après les frappes américaines et israéliennes de juin 2025 sur les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan, qui ont endommagé, sans détruire, les capacités d’enrichissement d’uranium de l’Iran.
L’objectif déclaré de ces frappes était d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, une ambition que Téhéran nie, affirmant que son programme est civil.
Pas d'accord en vue
Les Occidentaux, alarmés par les rapports de l’AIEA sur les stocks iraniens de matière fissile, craignent que Téhéran ne soit à quelques semaines d’atteindre le seuil de 90 % nécessaire pour une arme nucléaire. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a défendu le droit de son pays à enrichir l’uranium, invoquant le Traité de non-prolifération (TNP), tout en rejetant les accusations occidentales.
Malgré plusieurs cycles de pourparlers indirects via Oman depuis avril, aucun accord n’a émergé, Téhéran exigeant la levée des sanctions et refusant de négocier sur son influence régionale, comme son soutien aux Houthis ou au Hezbollah.
L’Europe, divisée, soutient cet ultimatum mais reste prudente. La France, par la voix de Jean-Noël Barrot, a averti que l’Iran est « sur le point d’acquérir des armes nucléaires », tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni appellent à des négociations immédiates.
Dissuasion contre-productive ?
Cependant, la menace du « snapback » risque de radicaliser Téhéran, qui pourrait accélérer son programme en riposte, comme l’a suggéré Ali Akbar Velayati, conseiller de l’ayatollah Khamenei.
Les frappes du mois de juin, bien que présentées comme un succès par Trump, n’ont pas éliminé les capacités iraniennes, selon des données rapportées par le Washington Post, ce qui complique les efforts diplomatiques.
L’administration Trump, tout en brandissant la menace militaire, propose un programme nucléaire civil sans enrichissement, soutenu par des investissements du Golfe, mais Téhéran reste inflexible.