Liban : le Hezbollah défie Israël et rejette le désarmement

Naïm Kassem, chef du Hezbollah, rejette le désarmement et affirme être prêt à affronter Israël, dénonçant ses violations du cessez-le-feu. Il conditionne tout dialogue à un retrait israélien et insiste sur une discussion interne libanaise. Cette posture ravive les tensions, malgré les appels à la neutralité et à la souveraineté.
Naïm Kassem, secrétaire général du Hezbollah, a réaffirmé la détermination de son mouvement à conserver ses armes et à se préparer à une confrontation avec Israël, le 18 juillet lors d’une cérémonie en hommage à un cadre militaire. « Nous ne renoncerons ni à notre foi ni à notre force. Nous sommes prêts à affronter l’ennemi. Il n’y aura ni reddition ni capitulation face à Israël, et Israël ne recevra pas nos armes », a-t-il déclaré.
Cette position intervient dans un contexte de pressions internationales, notamment après la visite à Beyrouth de l’émissaire américain Tom Barrack, porteur d’une feuille de route prônant le désarmement du Hezbollah d’ici fin 2025.
Le Hezbollah prône le dialogue interne
Naïm Kassem a insisté sur le fait que la question des armes relevait d’un dialogue interne libanais, impliquant le président Joseph Aoun, et non d’impositions extérieures. Il a conditionné toute discussion à un retrait israélien des territoires occupés, la libération des prisonniers et l’arrêt des violations israéliennes, estimées à plus de 3 700 depuis le cessez-le-feu du 27 novembre 2024.
Le leader du Hezbollah a accusé Israël de poursuivre une « agression continue » malgré la trêve, citant des frappes régulières au Liban-Sud et l’occupation de cinq positions stratégiques, comme Labbouné et Jabal Blat. Il a revendiqué le rôle du Hezbollah dans la « résistance », affirmant avoir empêché Israël d’atteindre Beyrouth lors de la guerre de 2023-2024, qui a coûté plus de 4 000 vies au Liban.
« La mission principale de la résistance reste la libération, la protection du Liban contre l’occupation et la défense de sa souveraineté », a-t-il ajouté, soulignant une coordination avec l’armée libanaise pour appliquer la résolution 1701 de l’ONU.
Cette rhétorique intervient alors que le Hezbollah, affaibli par la perte de ses leaders Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine en 2024, tente de réaffirmer son influence. Naïm Kassem a nié toute tension avec Nabih Berry, président du Parlement et allié du mouvement Amal, malgré des rumeurs de divergences sur la réponse à donner à Washington.