L’Opep+ va augmenter sa production de pétrole avec une hausse de 547.000 barils par jour
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La Russie, l’Arabie saoudite et six autres pays de l’Opep+ annoncent une hausse de production de 547 .000 barils par jour dès septembre 2025. Ce choix stratégique marque la fin anticipée des coupes volontaires et s’inscrit dans une dynamique de reconquête des parts de marché, face à la pression occidentale et à l’instabilité géopolitique.
La Russie, l’Arabie saoudite, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ont décidé, lors d’une réunion virtuelle tenue le 3 août 2025, d’augmenter leur production collective de pétrole de 547.000 barils par jour à partir de septembre. Cette hausse conclut le retour progressif sur le marché des 2,2 millions de barils par jour que ces huit pays de l’Opep+ avaient volontairement retirés depuis 2023.
L’alliance avait amorcé ce mouvement dès avril 2025 avec une première série d’augmentations mensuelles. La hausse de septembre boucle ce cycle de remontée des volumes. Il s’agit d’un tournant clair, après plusieurs années passées à réduire volontairement la production pour soutenir les prix.
Reconquête des parts de marché et stabilité des prix
Désormais, l’objectif affiché est la reconquête des parts de marché. Cette hausse représente 0,6 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, qui tourne autour de 100 millions de barils par jour. Le groupe a justifié sa décision par « une économie mondiale stable et des fondamentaux de marché solides, illustrés par la faiblesse des stocks ».
Le prix du baril de Brent se stabilise autour de 70 dollars, bien en dessous du pic de 120 dollars atteint en 2022. Ce niveau de prix permet à l’Opep+ d’agir sans provoquer de chute brutale du marché. « L’alliance s’efforce de trouver un équilibre entre regagner des parts de marché et éviter une chute brutale des cours du pétrole », explique un analyste chez PVM.
Cette stratégie profite notamment à la Russie, qui continue de vendre son pétrole à des partenaires solides comme l’Inde, malgré la pression américaine.
Pressions américaines et rôle central de la Russie
La décision de l’Opep+ intervient dans un climat géopolitique sous tension. Le président américain Donald Trump a lancé un ultimatum à la Russie, exigeant une fin rapide du conflit en Ukraine. Il a agité la menace de sanctions économiques sévères, notamment des surtaxes sur les pays achetant des hydrocarbures russes. « Nous allons imposer des droits de douane et d’autres choses », a-t-il déclaré. Il a notamment visé l’Inde, deuxième plus gros importateur de pétrole russe avec 1,6 million de barils par jour.
Malgré cette pression, l’Inde a réaffirmé sa volonté de poursuivre ses achats en Russie. L’Opep+ reste concentrée sur la gestion de l’offre et n’envisage une réaction qu’en cas de perturbations concrètes. « Le groupe ne réagira qu’en cas de perturbations réelles de l’offre », souligne un analyste chez UBS.
La prochaine réunion du groupe des huit est prévue pour le 7 septembre 2025. D’ici là, le reste des coupes encore en vigueur, soit environ 3,7 millions de barils par jour, reste suspendu aux discussions de la réunion ministérielle complète de l’Opep+ attendue fin novembre. L’alliance, guidée par la coopération entre Moscou et Riyad, montre ainsi sa capacité à défendre ses intérêts dans un marché mondial sous pression.
