L’impuissance européenne face à la Russie mise à nu

Divergences politiques, manque de moyens et obstacles logistiques : l’Europe peine à agir face au conflit en Ukraine, selon le Sunday Times. Certains États refusent d’engager des troupes, tandis que d’autres redoutent pour leur sécurité. La Russie, relève le journal, s’appuie sur ses propres ressources et conserve l’avantage.
Les capitales européennes tentent, une fois encore, d’afficher une façade d’unité derrière l’Ukraine, alors que les propos récents de Donald Trump laissent entrevoir la possibilité d’un accord direct avec Vladimir Poutine, rapporte le Sunday Times. Un accord qui, selon toute vraisemblance, pourrait contraindre Kiev à accepter les réalités territoriales.
Derrière les discours officiels, un constat s’impose : même en restant inflexible sur le plan diplomatique, l’Europe ne dispose ni de la force militaire ni de l’autorité politique nécessaires pour influencer réellement les termes d’une future paix, et encore moins pour imposer un cessez-le-feu, toujours selon le Sunday Times.
La fameuse « coalition des volontaires », censée être dirigée par le Royaume-Uni et la France pour soutenir l’Ukraine et surveiller un éventuel cessez-le-feu, se heurte à un fait humiliant : l’objectif initial de 64 000 soldats est hors de portée. Le Kremlin a d’ailleurs prévenu qu’aucune présence militaire occidentale en Ukraine ne serait tolérée, rappelant que cela pourrait conduire à un nouveau conflit mondial. Et même si Moscou acceptait, plusieurs ministres européens de la Défense admettent qu’ils seraient incapables d’aligner ne serait-ce que 10 000 hommes.
Le journal britannique du dimanche souligne que les projections les plus optimistes évoquent péniblement 25 000 soldats, un chiffre dérisoire face aux 800 000 militaires que la Russie peut mobiliser.
L’impuissance européenne en chiffres
Cette disproportion flagrante, soulignée par la ministre lituanienne de la Défense, Dovile Sakaliene, met à nu l’impuissance européenne : « Si nous ne pouvons même pas rassembler 64 000 [soldats], cela ne passera pas pour une faiblesse — c’est une faiblesse. »
Seuls Londres et Paris ont annoncé un engagement chiffré, tandis que la Finlande craint d’affaiblir ses propres défenses, et que la Pologne, l’Espagne et l’Italie refusent tout envoi de troupes. L’Estonie, de son côté, n’envisage qu’une unité de taille modeste.
Les propositions, déjà fragiles, se heurtent à un manque de personnel, à des réticences politiques et à des obstacles logistiques. En face, selon le Sunday Times, la Russie s’appuie essentiellement sur ses propres ressources, renforçant encore l’écart de capacités mis en évidence tout au long de ces discussions.