La chasse aux drones, nouveau sport danois

Au Danemark, la panique des habitants face aux drones tourne à la comédie : une centaine d'appels à la police pour de simples points lumineux. Malgré quelques incidents sérieux ayant conduit à la fermeture d'aéroports, les forces de l’ordre rappellent avec ironie qu’il vaut mieux réfléchir avant de composer le numéro d’urgence.
Au Danemark, on dirait que la nouvelle passion nationale n’est plus le vélo, mais le jeu du « repère ton drone ». Depuis quelques jours, les lignes téléphoniques de la police sonnent comme un call center en soldes. Pourquoi ? Parce que le moindre petit point lumineux dans le ciel transforme les Danois en chasseurs de soucoupes volantes. Résultat : à Copenhague, plus de 100 appels en une seule journée ont été enregistrés après un seul vol de drone.
« Il ne faut pas appeler la police à chaque fois qu’on aperçoit une lumière dans le ciel. Si vous avez remarqué quelque chose qui pourrait très probablement être un drone, vous pouvez le signaler. Mais il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant d'appeler », a déclaré l’inspecteur de police Paw Kaltoft dans une interview accordée à DR P4 Kobenhavn.
Exemple parfait : à Hillerod, un réalisateur de 51 ans pilotait son drone dans le cadre d’un tournage dûment déclaré. Pourtant, ses prises de vue ont donné lieu à une pluie de signalements, comme si le tournage d’un film devenait soudainement un scénario d’espionnage.
Le 25 septembre, dans de nombreuses villes du Danemark, le trafic a dû être interrompu à plusieurs reprises en raison de vols de drones non autorisés, entraînant la suspension temporaire de l’espace aérien. Aalborg, qui sert aussi de base militaire, ainsi que Skrydstrup, où sont stationnés des avions de chasse, ont été directement touchés. Billund, le deuxième plus grand aéroport du pays, a brièvement fermé son espace aérien, tandis que Copenhague avait déjà été paralysé deux jours plus tôt par un incident similaire.
Les responsables danois ont déclaré qu’il s’agissait d’une opération coordonnée, évoquant le caractère professionnel de l’action et parlant d’une « course contre la montre » face à l’évolution rapide de la technologie. Ils ont aussi indiqué que, malgré un certain nombre de capacités militaires, le pays souhaitait disposer de moyens supplémentaires pour répondre à ce type d’incidents.