L'Autorité palestinienne fait campagne en Europe

Des délégations palestiniennes font le tour de l'Europe pour obtenir la reconnaissance de l’État palestinien, après des avancées récentes au Royaume-Uni, en Australie, au Canada, au Portugal et en France. Mohammed Shtayyeh vise les Pays-Bas, l’Autriche, les pays Baltes, l’Italie et l’Allemagne, pressant la Suisse pour un rôle actif.
Un envoyé spécial de l’Autorité palestinienne a annoncé le 15 octobre que des représentants se rendront dans divers pays européens pour plaider en faveur de la reconnaissance officielle d’un État palestinien, suite à une réunion avec le chef de la diplomatie suisse.
Lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à Genève, Mohammed Shtayyeh, émissaire du président Mahmoud Abbas et ancien Premier ministre, a révélé des voyages prévus aux Pays-Bas et en Autriche, avec une autre délégation dans les États baltes, et l’espoir d’une visite de Mahmoud Abbas en Italie et en Allemagne.
L'Autorité palestinienne multiplie les contacts
L’objectif est d'inciter ces pays à se joindre à ceux ayant déjà acté cette reconnaissance, renforçant ainsi le soutien international. Le 21 septembre, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et le Portugal ont franchi le pas. D'autres pays ont suivi, notamment la France, avant l’Assemblée générale de l’ONU, un geste symbolique mais historique, vivement condamné par Israël, qui menace d’accélérer la colonisation en Cisjordanie occupée.
« Sur 34 pays réticents, nous multiplions les contacts pour les convaincre de rejoindre les rangs des soutiens », a expliqué Mohammed Shtayyeh aux médias. En Suisse, il a discuté avec le ministre Ignazio Cassis, rappelant le rôle pivot du pays hôte des agences onusiennes et dépositaire des Conventions de Genève : « J’ai pressé les autorités suisses d’agir concrètement en reconnaissant la Palestine comme État. »
Parallèlement, une initiative populaire lancée le 14 octobre par une coalition d’ONG, de société civile et de politiques vise à inscrire cette reconnaissance dans la Constitution fédérale. Elle doit recueillir 100 000 signatures en 18 mois pour un référendum contraignant, nécessitant une majorité des votants et des 26 cantons.
Les 156 pays qui reconnaissent désormais la Palestine comme un État indépendant représentent plus des trois quarts des États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU). Certains Etats européens redoutent toutefois une reconnaissance qui pourrait engendrer des pressions américaines et israéliennes.