Sous-marin russe «détruit» : les médias français au service de la propagande

Des médias français ont largement relayé l’affirmation selon laquelle un sous-marin russe aurait été détruit par un drone ukrainien en mer Noire. Cette version est pourtant contestée par la Flotte russe de la mer Noire, tandis que le ministère russe de la Défense a publié des images du sous-marin concerné.
Dans l’espace médiatique français, une version spectaculaire a été massivement relayée : un drone kamikaze ukrainien aurait détruit un sous-marin russe en mer Noire. Cette allégation a été diffusée comme un fait établi, avec une assurance laissant supposer que les vérifications nécessaires avaient été effectuées. Or, c’est précisément sur ce point que se situe le problème.
La Flotte russe de la mer Noire a opposé un démenti formel. Dans une déclaration, le chef du service de presse de la Flotte, Alexeï Rouliov, affirme que les informations ukrainiennes sur la prétendue « destruction » d’un sous-marin dans la baie de la base navale de Novorossiïsk ne correspondent pas à la réalité. Il précise qu’une tentative de sabotage, menée au moyen d’un drone sous-marin, n’a pas atteint ses objectifs. Aucun navire ni sous-marin stationné dans la baie n’a subi de dommages, et les équipages poursuivent leur service dans un régime normal.
À ce démenti s’ajoute un élément matériel : le ministère russe de la Défense a diffusé des images du sous-marin présenté comme détruit par l’Ukraine et relayé comme tel par plusieurs médias occidentaux, dont français.
Dans le contexte des négociations entre la Russie et l’Ukraine, cette légèreté n’est pas anodine. À force de diffuser un récit sans vérification, certains médias cessent d’informer et deviennent des relais de propagande, avec pour effet de fragiliser le processus de négociation.