Crise agricole : les agriculteurs se mobilisent à Bruxelles contre l’accord avec le Mercosur

Crise agricole : les agriculteurs se mobilisent à Bruxelles contre l’accord avec le Mercosur© X / La FNSEA
Protestation des agriculteurs à Bruxelles
Suivez RT en français surTelegram

Des milliers d’agriculteurs européens se mobilisent à Bruxelles alors que les dirigeants de l’UE se réunissent pour discuter de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Opposés à ce traité et à la réforme de la PAC, les manifestants ont affronté les forces de l’ordre aux abords du Parlement européen.

La capitale de l'Europe, Bruxelles, devient aussi la capitale de la colère des agriculteurs européens ce 18 décembre. Motif : l’accord de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur.

Après les 80 actions menées à travers la France, mobilisant 3 600 personnes et recensées le 17 décembre par le ministère de l'Intérieur, la grogne se déplace en tracteur vers Bruxelles, où les agriculteurs européens espèrent rallier une dizaine de milliers de protestataires à leur cause, dans ce qui pourrait devenir la plus grande mobilisation du monde agricole depuis les années 90.

Outre l’accord, les agriculteurs s’insurgent contre la politique agricole commune (PAC) et l'épidémie de dermatose nodulaire.

Affrontements entre agriculteurs et forces de l’ordre devant le Parlement européen

Des heurts ont opposé les agriculteurs mobilisés aux forces de l’ordre, cet après-midi, devant le Parlement européen. Selon plusieurs médias, des projectiles, notamment des pommes de terre, ont été lancés par les manifestants, auxquels les policiers ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène et l’usage de canons à eau.

Depuis ce matin, des dizaines de tracteurs tentent de converger vers Bruxelles, certains étant bloqués par des cordons policiers aux abords des institutions européennes.

Macron : « Le compte n’y est pas et cet accord ne peut pas être signé »

La présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, souhaiterait signer l’accord le 19 décembre, sauf que le président français, Emmanuel Macron, a clairement exprimé son opposition à la signature dès son arrivée à Bruxelles pour la réunion des chefs d'État de l'Union européenne. « Sur le Mercosur, nous considérons que le compte n’y est pas et que l’accord ne peut pas être signé », a-t-il déclaré, avant de demander la poursuite du travail « pour que notre agriculture soit respectée ».

Alors que Paris réaffirme son opposition à l’accord, la Belgique ne devrait pas bloquer son adoption, faute de consensus interne. Ségolène Plomteux, conseillère à la Fédération wallonne de l’agriculture, a déclaré que « la Belgique n’arrivera malheureusement pas à bloquer l’adoption du Mercosur », faute d’accord préalable entre la Flandre et la Wallonie. Le pays devrait donc s’abstenir lors du vote, a-t-elle précisé, avertissant que « si l’accord est adopté, nos secteurs de la viande, de la volaille et du sucre vont souffrir ».

De son côté, le président brésilien Lula et actuel président du Mercosur — qui regroupe l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay — met la pression sur l’Union européenne, menaçant de clore définitivement les négociations si l’accord n’est pas signé rapidement. « Si nous ne concluons pas cet accord maintenant, le Brésil ne signera plus aucun autre accord durant ma présidence », a-t-il averti, rappelant que les négociations entre l’Europe et l’Amérique du Sud durent depuis 26 ans.

La politique agricole commune et l’accord avec le Mercosur pointés du doigt

La grogne des agriculteurs français et européens pourrait être résumée dans la déclaration faite par la Fédération wallonne de l'agriculture (FWA), qui a affirmé que « l’Union européenne propose une réduction de plus de 20 % du budget de la prochaine PAC (2028-2034, NDLR), tout en poursuivant la ratification de l’accord commercial avec le Mercosur. C’est purement inacceptable ».

Le traité avec le Mercosur prévoit des quotas d’exportation de 99 000 tonnes maximum de viande bovine vers l’UE, soit 1,6 % de la production du bloc. Passé ce seuil, des droits de plus de 40 % devront être appliqués, selon la Commission européenne.

Face à des normes environnementales et de sécurité alimentaire moins contraignantes pour leurs éleveurs sud-américains, leurs homologues français et européens craignent de ne pas être compétitifs. Malgré les mesures de protection approuvées par le Parlement européen le 16 décembre dernier pour le suivi des produits bovins, de la volaille et du sucre, avec la possibilité de réintroduire des droits de douane en cas de déstabilisation du marché, les eurodéputés n’ont toujours pas abouti à un compromis sur les conditions d’application de ces mesures.

Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a appelé la Commission européenne, ce 18 décembre, au micro de BFM TV, à fournir des « réponses très claires » aux revendications des agriculteurs. « Notre objectif n'est pas d'emmerder les Français, nous avons besoin de réponses politiques, que l'Europe confirme que l'agriculture continue à avoir du sens », a-t-il indiqué, tout en assurant que la crise agricole n'est « une surprise pour personne », alors que la mobilisation dure « depuis deux ans ».

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix