Pologne : un archéologue russe arrêté à Varsovie pour des fouilles en Crimée, Moscou dénonce des accusations absurdes
© Alexey Danichev / RIA NovostiUn archéologue du musée de l’Ermitage a été arrêté par le service de renseignement polonais lors d’une escale à Varsovie et placé en détention provisoire. Accusé par le parquet ukrainien d’avoir conduit des fouilles sans autorisation en Crimée, il risque une extradition vers l’Ukraine, ce que Moscou qualifie d’accusations absurdes.
« Nous espérons que la Pologne se rend compte de l’absurdité des accusations de "destruction du patrimoine" sur le territoire de la Fédération de Russie portées contre un archéologue russe très respecté, et qu’elle comprend que de telles actions politisées ne peuvent pas avoir de perspectives et ne resteront pas sans conséquences », a déclaré ce 11 décembre la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Alexandre Boutiaguine, responsable du département des Antiquités du musée l’Ermitage, a été interpellé la semaine dernière dans un hôtel de Varsovie par des agents de l’Agence de sécurité intérieure (ABW), a rapporté ce 11 décembre la radio polonaise RMF FM, qui précise que la représentation diplomatique russe a été avertie. Selon la chaîne TVN 24, l’arrestation aurait eu lieu le 4 décembre.
« Moscou demandera, par des canaux diplomatiques, de défendre les intérêts du citoyen russe arrêté en Pologne », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Le plus important à présent est d'obtenir sa libération », a-t-il ajouté.
Selon RMF FM, le scientifique effectuait une tournée de conférences dans plusieurs pays européens. « Il s'agissait d'une escale lors de son voyage d'Amsterdam à Belgrade. Lors de son arrestation, Aleksandr B. a été totalement pris au dépourvu », a ajouté le média polonais, précisant que lors de l’arrestation les agents de l’ABW étaient « en civil ». Il s’est vu placer en détention provisoire pour une durée de 40 jours.
Toujours selon la même source, l’archéologue est dans le collimateur du parquet ukrainien depuis le mois de novembre pour avoir mené des fouilles « sans autorisation » sur le site de l’ancienne cité grecque de Myrmekion, dans la partie orientale de la ville de Kertch, dans l’est de la Crimée. « D'après les enquêteurs ukrainiens, ces activités ont entraîné la destruction partielle de ce site du patrimoine culturel », peut-on encore lire.