France : le chômage toujours en hausse au deuxième trimestre

Alors que le gouvernement français a une nouvelle fois les chômeurs dans son collimateur, les statistiques du ministère du Travail montrent une nouvelle hausse du nombre de personnes sans activité cette année. Celles-ci seraient, en France hors Mayotte, plus de 3,2 millions.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) a de nouveau progressé en France, selon les chiffres publiés ce 29 juillet par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Une hausse de 0,2 %, au deuxième trimestre, qui vient s’ajouter à celle de 0,8 % constatée au premier trimestre.
« En moyenne », détaille ce service de statistiques rattaché au ministère du Travail, « le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail et tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’établit à 5 612 100. Parmi eux, 3 212 400 sont sans emploi (catégorie A) et 2 399 700 exercent une activité réduite (catégories B, C) ».
Après un pic au troisième trimestre 2020, où le taux de chômage avait atteint 9 % en France (hors Mayotte), celui-ci avait chuté jusqu’au premier trimestre 2023, avant de légèrement remonter. Si Les Échos voit dans cette « légère » dégradation un signe de la « résilience » du marché du travail tricolore dans un contexte économique « qui reste morose », le quotidien souligne également que la lecture de ces statistiques est « devenue très complexe » en raison de la réforme de France Travail, entrée en vigueur en tout début d’année.
Assurance-chômage : nouvelles coupes en perspective dans l’indemnisation
Une récente réforme de l’organisme public, qui devrait s’accompagner d’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage elle-même. Elle serait la troisième, en cinq ans, et viserait à dégager entre 3 et 4 milliards d’euros d’économies en rythme de croisière. Un niveau d’« économies » que l’on pourrait comparer à l’« effort » exigé par Emmanuel Macron pour la Défense pour le seul exercice 2026.
Selon les règles envisagées par le gouvernement, les demandeurs d’emploi devraient avoir travaillé au moins huit mois au cours des vingt derniers mois, contre actuellement six mois au cours des vingt-quatre derniers mois. La durée d’indemnisation passerait de dix-huit à quinze mois. Une durée qui avait déjà été réduite de 25 % pour tous ceux qui ont été licenciés depuis février 2023.
Les ruptures conventionnelles sont également dans le collimateur de l’exécutif tricolore, qui pointe du doigt des « abus ». Cet accord, amiable, permet à ceux dont le contrat de travail a été rompu de bénéficier d’une indemnisation par France Travail contrairement à tout autre démissionnaire. Ce 29 juillet, également, le patron du Medef Patrick Martin a appelé sur France info à « corriger le dispositif sans fondamentalement le remettre en cause », en réduisant la durée d’indemnisation afin de le rendre moins attractif.