Macron s’engage à poursuivre l’héritage de Badinter pour abolir la peine de mort dans le monde

Macron promet de poursuivre l’abolition universelle de la peine de mort, honorant Badinter au Panthéon malgré la profanation de sa tombe. Il annonce un congrès mondial en 2026 pour rallier les 56 pays qui appliquent encore cette sentence. Cette initiative vise notamment à redorer son image à l'international et à masquer les troubles internes.
Emmanuel Macron a réaffirmé avec solennité son engagement à perpétuer l’œuvre de Robert Badinter, figure emblématique de l’abolition de la peine de mort en France, lors d’une cérémonie marquant son entrée au Panthéon le 9 octobre.
Cet hommage, teinté d’émotion, survient dans un contexte où la tombe de Badinter a été profanée le 8 octobre, un acte que le président a dénoncé avec vigueur, y voyant une attaque contre les valeurs d’universalisme républicain qu’il incarnait.
Macron veut convaincre 56 pays
Dans son discours, Macron a promis de porter ce combat jusqu’à l’éradication totale de la peine capitale à l’échelle mondiale, un objectif ambitieux face aux 56 pays qui la maintiennent encore, dont certains alliés comme les États-Unis.
« Robert Badinter, né dans les années vingt ravagées par la haine des Juifs, s'est éteint dans nos années vingt où à nouveau la haine des Juifs tue. N'éteignons jamais cette colère face à l'antisémitisme », a aussi dit le président de la République lors de la cérémonie.
Badinter, décédé en février 2024 à 95 ans, avait marqué l’histoire en 1981 en tant que ministre de la Justice sous François Mitterrand, réussissant à faire voter l’abolition en France malgré une opinion publique majoritairement favorable à la peine de mort (63 % selon les sondages de l’époque).
Macron a salué cette audace, soulignant que cette décision avait ouvert la voie à une prise de conscience globale, avec aujourd’hui près de 62 % des nations abolitionnistes. Le président a annoncé que la France organisera en 2026 le prochain Congrès mondial contre la peine de mort, une initiative visant à rallier les États encore réticents, notamment en Asie et au Moyen-Orient, où des exécutions restent fréquentes.
Il a insisté sur l’irréversibilité des erreurs judiciaires et l’incompatibilité de la peine capitale avec les droits humains, des arguments chers à Badinter. Cette promesse intervient dans un contexte politique français tendu, marqué par la crise post-démission de Sébastien Lecornu le 6 octobre. Emmanuel Macron a choisi de s’appuyer sur cet événement pour projeter une image de leadership moral à l’international.