Les Occidentaux, les fantômes… et la guerre

Les Occidentaux, les fantômes… et la guerre
[image d'illustration générée par l'intelligence artificielle]
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Des flottes, des drones, des missiles et des présidents qui parlent aux morts : l’Occident se débat avec ses fantômes. Alexandre Regnaud explore ce théâtre d’ombres où la peur et la mise en scène du pouvoir se confondent sous la hantise de la guerre.

Bien sûr, il y a le président polonais, Karol Nawrocki, qui déclare discuter régulièrement avec le fantôme de Jozef Pilsudski, ancien chef d'État russophobe. Sans doute utilise-t-il les mêmes mouchoirs en papier que Macron, Starmer et Merz dans les trains ukrainiens.

Ces gens sont tout de même chefs d’État de puissances nucléaires et/ou économiques, et cela devrait interroger bien davantage qu’il n’y paraît dans leurs pays respectifs, notamment quant à la pleine possession de leurs facultés cognitives, particulièrement au regard des enjeux actuels.

Et puis il y a naturellement la fameuse « flotte fantôme ». Macron, se prenant récemment pour un corsaire malouin, a fait arraisonner le pétrolier Boracay, battant pavillon du Bénin, avec un capitaine chinois et un équipage international. Le prétexte était qu’il venait de Russie et serait un des navires fantômes en question. Tout était naturellement bidon, en plus de poser de sérieuses questions de légalité, et le pétrolier a pu reprendre sa route dès le lendemain. L’explication de ce nouvel épisode ridicule, c’est encore Vladimir Poutine qui la résume le mieux : « Ils n'ont aucun autre moyen de détourner l'attention de la population, des citoyens français, des problèmes complexes et difficiles à résoudre à l'intérieur même de la République française. »

Il s’agissait aussi, « en même temps », de faire un coup d'éclat médiatique, mettant en scène la force du président français à l'occasion du énième sommet de défense qui se tenait précisément ce jour-là à Copenhague.

Officiellement, la raison avancée pour cet acte de piraterie était d’ailleurs la légende supposant que les navires marchands russes envoient des drones au-dessus des infrastructures stratégiques européennes.

Et cela nous amène aux drones fantômes. En effet, depuis quelques semaines, l’Union européenne est entrée dans une nouvelle phase d’hystérie, voyant des violations d’espace aérien, et surtout des drones, partout.

Mais les drones trouvés en Pologne étaient rafistolés avec du scotch et dépassaient leur rayon d’action. Et la seule destruction enregistrée était finalement le fait d’un missile tiré par un F-16… polonais.

La mise en scène n’ayant pas pris, ce sont alors très vite des drones dits civils qui sont aperçus absolument partout, particulièrement au-dessus des aéroports et des bases militaires. Un peu comme les OVNI à une certaine époque. Et, comme pour les OVNI, la plus grande majorité sont fantasmés, ou donnent des idées à de petits plaisantins.

Il y a ainsi eu des arrestations. Le 3 octobre, la police de Francfort-sur-le-Main a arrêté un « amateur de pilotage » croate qui avait décidé de tester un drone civil en le faisant voler au-dessus de l'aéroport. La veille, en Norvège, trois citoyens allemands ont été arrêtés pour avoir fait voler un drone au-dessus de l'aéroport de Røssvoll. Dans un autre cas, un citoyen chinois a été arrêté et expulsé après avoir piloté un drone près de l'aéroport de Svolvær. Aucun n’avait naturellement de lien avec la Russie.

Ce qui nous amène à une autre thématique : les missiles fantômes. Cette fois-ci, ils ne sont pas russes, mais américains et ukrainiens.

Commençons par les missiles « Tomahawk », que Trump semble hésiter à envoyer, ou pas, à Kiev. Missiles fantômes, parce qu’il est plus que probable qu’ils ne verront jamais l’Ukraine, et ne seront donc pas tirés sur des civils russes comme ils en ont l’habitude. En effet, ce système d’armes a été conçu pour être lancé depuis des plateformes navales, vaisseaux ou sous-marins, spécialement configurés pour cela. L’Ukraine, naturellement, n’en dispose pas, et on voit mal les États-Unis leur céder un croiseur de classe Virginia. Il existe bien une plateforme terrestre, le système Typhon, mais les États-Unis n’en posséderaient que deux, expérimentales et hors de prix. Il y a donc peu de chance qu’ils les cèdent. Une menace fantôme, donc.

Autre menace fantôme, ukrainienne cette fois, le missile à longue portée « Flamingo ». Fantôme, parce que lui n’existe réellement pas. Beaucoup y voyaient initialement le travestissement d’un missile étranger en production ukrainienne. Il est plus probable qu’il ne s’agissait que d’un leurre, d’une pure opération de propagande et de détournement de fonds, bien entendu

Si le cas ukrainien est plus clair, et sans doute lié aux habituels détournements d’argent au profit de la junte, la question reste de savoir pourquoi les Occidentaux mettent eux aussi en scène ces fantômes ?

Presque pour la même raison, en réalité : pour créer un bruit médiatique, un sentiment de vulnérabilité et une panique visant à justifier des dépenses inutiles et le détournement d’argent public vers la défense, mais aussi des transferts de souveraineté vers l'OTAN et l'UE.

Les principaux protagonistes – Starmer, Macron et Merz – battant littéralement des records historiques d’impopularité dans leurs propres pays, il faut passer au-delà, et jouer sur d’autres sentiments pour faire avaler la pilule.

Au passage, comme nous l’avons vu dans le cas des drones, quelques originaux peuvent réellement passer à l’acte et « s'amuser » à déclencher des paniques. C’est alors gagnant-gagnant pour le pouvoir, qui peut accuser la Russie, aidé par les médias complices, et en profiter pour adopter des mesures sécuritaires liberticides, en réalité destinées à museler les oppositions qui pourraient dénoncer la combine. C’est exactement, d’ailleurs, ce que l’UE vient d’organiser pour fausser les élections en Moldavie, ou ce dont nous parlions déjà en Roumanie. Sans mentionner, bien entendu, la censure de RT.

Malheureusement, si le thème spectral peut paraître amusant au premier abord, les conséquences dévastatrices potentielles sont, quant à elles, loin d’être fantômes, quand on parle de puissances nucléaires et que l’on constate le niveau mental et politique des dirigeants à l’œuvre.

Fort heureusement, il faut être deux pour faire la guerre, et les récentes déclarations de la Russie, notamment par la voix de son président, montrent qu’elle a parfaitement compris la manœuvre, et qu’elle aura, une fois de plus, la sagesse de ne pas tomber dans le piège.

Ou, quant à l’ombre, répond la lumière.

 

 

 

 

 

 

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