Derrière le cambriolage du Louvre, l’ombre d’un commanditaire étranger et des brèches numériques

Derrière le cambriolage du Louvre, l’ombre d’un commanditaire étranger et des brèches numériques Source: Gettyimages.ru
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Deux accusés du cambriolage du Louvre ont admis avoir agi pour une organisation criminelle, l’un d’eux évoquant un possible commanditaire étranger. L’enquête a ensuite révélé de graves failles informatiques : mots de passe beaucoup trop simples, systèmes obsolètes et absence de mises à jour.

Le cambriolage du Louvre, survenu le 19 octobre, continue de susciter un profond malaise en France. Ce n’est pas seulement l’audace de l’opération qui choque, mais surtout la manière dont elle a révélé les failles internes de l’un des musées les plus célèbres du monde.

Selon les premiers éléments de l’enquête, deux des accusés ont reconnu avoir agi sur ordre d’une organisation criminelle bien structurée. L’un d’eux aurait évoqué un commanditaire étranger, sans toutefois en révéler l’identité, tandis que l’autre se serait contenté de suivre des instructions sans poser de questions. Ils auraient exécuté un plan précis sans connaître ni les véritables objectifs ni la portée de leurs actes.

L’un d’eux aurait même déclaré ignorer qu’il s’agissait du Louvre, croyant s’introduire dans un simple bâtiment voisin et que le musée se trouvait uniquement du côté de la pyramide. L’autre a soutenu qu’il pensait pénétrer dans un lieu « fermé au public le dimanche ». Ces déclarations laissent penser que les deux hommes n’étaient que de modestes exécutants dans un plan bien plus vaste, organisé depuis l’étranger, estiment les médias français.

Des mots de passe « ultra sécurisés »

Au lendemain du cambriolage, la ministre de la Culture Rachida Dati s’était empressée d’affirmer que « les dispositifs de sécurité du musée n’ont pas été défaillants ». Pourtant, moins de deux semaines plus tard, son discours s’est durci. Devant le Sénat, elle a reconnu l’existence de « failles sécuritaires » et annoncé une série de mesures d’urgence pour comprendre les défaillances et établir les responsabilités. Derrière ce revirement, l’enquête administrative du ministère a mis au jour des problèmes bien plus anciens que l’incident lui-même : un système informatique vieillissant, mal entretenu, parfois totalement obsolète.

Des documents confidentiels, examinés dans le cadre de l’enquête, dressent un tableau accablant : le réseau interne du Louvre souffrait de graves lacunes, résultat d’années de négligence en matière de cybersécurité. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) avait pourtant, à maintes reprises, mis en garde la direction du musée. Les experts ont notamment découvert que certains serveurs essentiels, y compris ceux dédiés à la vidéosurveillance, étaient protégés par des mots de passe d’une simplicité stupéfiante : « LOUVRE » pour accéder au système principal, et « THALES » pour un logiciel fourni par le groupe Thales, partenaire technique du musée dans la gestion de ses outils de sécurité.

Encore plus inquiétant, une partie des ordinateurs du réseau fonctionnait toujours sous des versions obsolètes de Windows 2000 ou XP, privées depuis longtemps de correctifs et de mises à jour. L’ANSSI avait pourtant recommandé des mesures simples : renforcer la complexité des mots de passe, moderniser les infrastructures et garantir une surveillance constante des accès aux données sensibles.

Le 19 octobre, peu après l’ouverture du musée, trois individus ont réussi à s’y introduire en utilisant un monte-charge. Après avoir brisé une fenêtre, ils se sont introduits dans la galerie d’Apollon, avant de s’en prendre à plusieurs vitrines abritant des bijoux d’une valeur jugée « inestimable ». L’ensemble de l’opération n’a duré que sept minutes, selon le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, qui a confirmé le vol de plusieurs pièces appartenant à la collection impériale, notamment des bijoux de Napoléon et de l’impératrice Eugénie. Colliers, diadèmes et broches figurent parmi les objets disparus. Selon les premières estimations, neuf pièces auraient été dérobées, dont l’une, la couronne de l’épouse de Napoléon III, a été retrouvée à l’extérieur, abandonnée et endommagée.

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