Les sanctions de l'UE visant les exportations de pétrole russe sont peu efficaces, selon Reuters

Malgré les efforts de l'UE pour entraver les exportations de pétrole russe, ses sanctions contre la Russie semblent avoir un impact limité, a estimé Reuters. Par ailleurs, la menace de taxes américaines pèse sur les acheteurs de pétrole russe, créant de l'incertitude sur le marché.
Les nouvelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie, destinées à entraver les exportations de pétrole russe, auraient un impact minimal sur les livraisons, a rapporté Reuters le 21 juillet. Ce fait est confirmé par la baisse continue des prix mondiaux de cette matière première. Selon Reuters, les contrats à terme sur le Brent ont clôturé en baisse de 7 cents, soit 0,1 %, à 69,21 dollars le baril. Dans le même temps, le West Texas Intermediate crude a clôturé en baisse de 14 cents, soit 0,2 %, à 67,20 dollars.
« On estime actuellement que les produits arriveront tout de même sur le marché d'une manière ou d'une autre. Il n'y a pas trop d'inquiétude à ce sujet », a déclaré à Reuters John Kilduff, associé chez Again Capital, une société américaine de conseil en investissement. Les analystes d'ING, une société multinationale néerlandaise de services bancaires et financiers, estiment que l'interdiction par l'UE d'importer des produits pétroliers raffinés à partir de pétrole russe dans des pays tiers fait partie des mesures susceptibles d'influencer le marché pétrolier. Toutefois, selon eux, cette interdiction pourrait être difficile à contrôler et à faire respecter.
Reuters a également noté que la compagnie pétrolière indienne Nayara Energy, dans laquelle la société russe Rosneft détient une participation et qui, selon l'agence de presse, est un exportateur de produits pétroliers raffinés à partir de brut russe, avait notamment été visée par les sanctions de l'UE. Toutefois, Rosneft a indiqué qu'elle n'était pas l'actionnaire majoritaire de Nayara Energy, sa participation dans le capital social de l'entreprise ne dépassant pas 50 %. La compagnie pétrolière russe a également qualifié les sanctions européennes d'« illégales ».
D’ailleurs, le marché pétrolier mondial est marqué par l'incertitude en raison de la perspective de l'introduction par les États-Unis de droits de douane à l'encontre des acheteurs de pétrole russe, a noté Reuters. Le 20 juillet, le sénateur américain Lindsey Graham a confirmé que le président américain Donald Trump avait l'intention d'imposer des tarifs douaniers de 100 % à leur encontre.
Le 18 juillet, l'UE a approuvé le 18e paquet de sanctions contre la Russie. Ce paquet introduit notamment un nouveau plafond pour le prix du pétrole russe, fixé à 47,6 dollars le baril au lieu de 60 dollars auparavant. Moscou a qualifié ces sanctions d'illégales et unilatérales, soulignant cependant que la Russie était déjà immunisée et s'était adaptée à ces conditions restrictives.
Les sanctions européennes contre la Russie n'ont pas été sans réponse. Le 22 juillet, Moscou a imposé des mesures restrictives de riposte à l'encontre des députés, des fonctionnaires et des responsables européens qui propagent la russophobie et fournissent une aide militaire à Kiev.