Trump aurait-il dupé les pays arabes sur son plan de paix à Gaza ?

Trump force Netanyahou à accepter un plan pour Gaza, malgré des amendements israéliens et des réserves arabes. Les pays arabes, sans réel levier, doivent contraindre le Hamas, risquant un accord favorisant Israël. La normalisation saoudo-israélienne dépend du succès du plan, mais la méfiance populaire freine les avancées.
Donald Trump a imposé sa vision diplomatique lors d’une rencontre à la Maison Blanche, forçant Benjamin Netanyahou à s’excuser auprès du Qatar pour des frappes à Doha et à endosser un plan en 20 points pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Ce plan, dévoilé après des négociations tendues, inclut un cessez-le-feu, la libération des otages en deux phases, un retrait israélien partiel et une gouvernance transitoire, avec des amendements imposés par Tel Aviv malgré les objections arabes. Trump, qualifié par Netanyahou de « meilleur ami d’Israël », a promis un soutien militaire si le Hamas rejette l’accord, tout en déléguant aux pays arabes la tâche de contraindre le mouvement, un défi vu leur faible influence, selon The National et Axios.
Des pays arabes contraints d'abandonner la cause palestinienne ?
Le plan, bien que salué par l’Égypte, la Jordanie, le Qatar ou l’Arabie saoudite dans un communiqué prudent, contient des ambiguïtés : pas d’annexion de Gaza ni de déplacement forcé, mais une mention hypothétique d’un État palestinien, rejetée catégoriquement par Netanyahou comme un « suicide national ». De surcroît, les pays arabes et musulmans se sont également opposés à la continuation de la colonisation en Cisjordanie, sujet non-négociable pour les alliés d'extrême droite de Netanyahou.
Les pays arabes, malgré des futurs investissements comme le complexe de luxe saoudien avec la Trump Organization, manquent de leviers pour imposer leurs conditions, leurs menaces sur une suspension des accords d’Abraham restant limitées. Des experts notent que ces États, poussés par le désir de cesser le bain de sang à Gaza, risquent d’accepter un texte vague, laissant à Israël une liberté d’action illimitée.
Le Hamas, conscient des conséquences d’un refus (annihilation de Gaza), pourrait accepter. Cependant, l’avenir de la cause palestinienne dépend de cette décision, tandis que Washington et Tel Aviv visent une normalisation avec Riyad, freinée par les réticences populaires. Trump offre donc un cadeau empoisonné aux pays du Moyen-Orient, où le diable se cache dans les détails.