Un message obscène à Tom Barrack ravive les zones d’ombre du scandale Epstein
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De nouveaux courriels révèlent un message obscène d’Epstein à Tom Barrack et confirment ses liens avec Mohammed ben Salmane. Les documents relancent les interrogations sur l’entourage du financier et sur la relation entre Donald Trump et Epstein. La Maison Blanche dénonce une manipulation politique alors que l’affaire resurgit dans le débat public.
L’affaire Epstein a pris un tour explosif le 12 novembre avec la publication, par des parlementaires démocrates américains, d’un nouvel ensemble de courriels de Jeffrey Epstein, dont un message particulièrement troublant adressé à Tom Barrack, envoyé spécial américain en Syrie et au Liban.
Dans un e-mail daté du 3 septembre 2016, Epstein écrit : « send photos of you and child, make me smile », formule obscène adressée à celui qui n’était alors qu’un homme d’affaires proche de Donald Trump. Aucun échange ultérieur n’est disponible dans les documents transmis par la commission de supervision de la Chambre, mais ce seul message suffit à relancer les interrogations sur l’entourage du financier, retrouvé pendu dans sa cellule en 2019.
Trump dans l'embarras
Les courriels mettent également en lumière les liens persistants entre Epstein et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, évoqués dès 2018. Dans un échange, Epstein raconte à l’homme d’affaires Tom Pritzker que MBS lui aurait envoyé « une tente, des tapis et tout », anecdote que Tom Pritzker tourne en dérision.
Les documents confirment par ailleurs qu’Epstein continuait à être interrogé par des journalistes sur ses liens avec Donald Trump et Bill Clinton, deux figures qu’il côtoyait depuis les années 1990. « Ne rien avoir à dire », écrivait-il alors à Tom Barrack.
La publication des courriels a immédiatement déclenché une vague d’indignation. La journaliste Amber Wood a dénoncé sur X « un dossier qui donne littéralement la nausée », accusant les autorités d’avoir laissé Epstein agir en toute impunité malgré l’étendue de son réseau. Politico souligne d’ailleurs l’« immense réseau de connexions » du financier, qui mettait en relation écrivains, milliardaires, avocats et responsables politiques à travers le monde. Tom Barrack lui-même, figure centrale des courriels publiés, avait été poursuivi en 2021 pour lobbying non déclaré au profit des Émirats arabes unis, avant d’être acquitté en 2022.
La Maison Blanche, prise sous le feu médiatique, dénonce un « faux récit » instrumentalisé par l’opposition. Mais l’un des points les plus sensibles concerne désormais la relation entre Donald Trump et Epstein. Ce dernier affirmait encore en 2019, dans un e-mail, que le président américain « savait à propos des filles », une accusation explosive alors que l’entourage de Trump tente d’éteindre l’incendie en qualifiant l’affaire de « canular ». Les révélations compliquent la défense de l’ex-président, autrefois intime d’Epstein dans la jet-set new-yorkaise avant leur rupture au milieu des années 2000.
