Scandale de corruption à Bruxelles : l’Union européenne plongée dans la tourmente

Scandale de corruption à Bruxelles : l’Union européenne plongée dans la tourmente Source: AP
Federica Mogherini, ancienne cheffe de la diplomatie de l’UE
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Un vaste scandale de corruption secoue l’Union européenne après la mise en cause de l’ex-cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini et de plusieurs hauts fonctionnaires. Soupçonnés de fraude, de favoritisme et de conflit d’intérêts lors d'appels d’offres publics, ils ont été interpellés en Belgique avant d’être relâchés.

L’Union européenne est confrontée à ce qui s’annonce comme son plus grave scandale de corruption depuis plusieurs décennies. Le 2 décembre, l’ancienne cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, a été interpellée en Belgique, en même temps que deux autres hauts responsables européens, dans le cadre d’une enquête sur un appel d’offres suspect lié à la création d’une académie diplomatique financée par l’UE.

D’après Politico, la gravité de l’affaire rappelle le choc institutionnel de 1999, lorsque la Commission présidée par Jacques Santer avait été contrainte à la démission collective en raison d’accusations de malversations financières.

Les faits reprochés sont lourds : fraude, corruption dans les marchés publics, conflit d’intérêts et violation du secret professionnel. La procureure européenne précise que l’appel d’offres en question, réalisé entre 2021 et 2022, aurait bénéficié au Collège d’Europe, dirigé à l’époque par Mogherini, grâce à l’accès anticipé à des informations confidentielles.

Outre l’ancienne cheffe de la diplomatie, l’affaire concerne également Stefano Sannino, ex-secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure, et Cesare Degratti, directeur administratif du Collège. Tous trois ont été remis en liberté après leur audition, les autorités estimant qu’ils ne présentaient pas de risque de fuite.

À Bruxelles, choc et tensions au sein des élites européennes

L’impact a été immédiat. Selon LeMonde, l’annonce des interpellations a provoqué un véritable « choc » au sein du service diplomatique européen. Pour Euractiv, l’affaire est un séisme dont les répliques politiques ne font que commencer. Déjà fragilisée, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, se retrouve sous pression, certains députés européens réclamant un quatrième vote de censure, comme l’indique Politico.

Mais l’affaire dépasse la seule dimension judiciaire. Elle ravive aussi les luttes internes au sein de la structure européenne. Ce scandale devrait accentuer le conflit déjà latent entre von der Leyen et Kaja Kallas, actuelle haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères. Cette rivalité reflète un dysfonctionnement plus profond dans la gestion des affaires extérieures du bloc.

À Bruxelles, l’image d’un pouvoir fragmenté, en proie à des intérêts croisés et à des jeux d’influence opaques, se renforce. Et avec elle, l’idée d’un système à bout de souffle.

Réaction russe : retenue, mais mise en lumière des contradictions européennes

À Moscou, la réaction n’a pas tardé. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié l’affaire de « dossier interne de l’Union européenne ». Tout en reconnaissant que la corruption existe dans tous les pays, il a souligné que la Russie, elle, mène « un travail planifié et ciblé » pour la combattre.

De son côté, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a pointé l’hypocrisie d’une UE qui « ferme les yeux sur ses propres scandales tout en donnant des leçons au reste du monde ».

La critique ne vient pas uniquement de la Russie. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a établi un parallèle direct avec la situation en Ukraine, déclarant que « la corruption à Bruxelles est aussi vaste qu’à Kiev ». Il a également dénoncé l’absence totale de transparence sur les milliards d’euros transférés à l’Ukraine, accusant Bruxelles de complaisance envers un régime corrompu.

Alors que l’UE prétend incarner l’exemplarité démocratique, ce scandale révèle au contraire une réalité embarrassante : celle d’un système bureaucratique vulnérable, traversé par des réseaux d’intérêts et incapable de garantir une gouvernance saine.

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