Le sommet en Alaska aurait pu ouvrir la voie à une résolution pacifique du conflit ukrainien, mais le camp occidental ne semble pas favorable à la paix. Plusieurs pays occidentaux, nourrissant une paranoïa démesurée, semblent persuadés de l’invasion imminente de la Russie en Europe. Analyse du chroniqueur Jimmy Lisnard-Panetier.
« Spécialistes de films d’horreur », c’est ainsi qu’a qualifié Vladimir Poutine les déclarations des dirigeants européens selon lesquelles la Russie aurait l'intention d'attaquer l'Europe. « Toute personne raisonnable est parfaitement consciente que la Russie n’a jamais souhaité, ne souhaite pas et ne souhaitera jamais attaquer qui que ce soit », a-t-il souligné le 2 septembre face à son homologue slovaque Robert Fico.
C’était déjà maintes fois répété : le conflit en Ukraine est lié au fait que l'Occident a contribué à un coup d'État en Ukraine, et la Russie, selon Poutine, a été contrainte de défendre ses intérêts ainsi que les personnes russophones.
Avant le début du conflit, peu de gens, dirigeants y compris, s’intéressaient encore à ce pays, dont la majorité avait presque oublié son existence depuis le rattachement de la Crimée en 2014.
Cependant, peut-on légitimement penser qu’en ce qui concerne l’origine du conflit en Ukraine, ces mêmes personnes n’ont aucune connaissance du sujet ? Ou qu’elles souhaitent volontairement l’occulter ? Cela n’est pas une certitude, mais au vu des discours tenus par plusieurs personnalités politiques, ainsi que de certaines de leurs actions entreprises depuis février 2022 – ou bien avant –, nous sommes en droit de nous poser la question.
La diabolisation de la Russie est omniprésente et quasi constante dans le discours des dirigeants occidentaux, ainsi que dans les médias « de grand chemin » servant le narratif dicté par ceux qui les financent.
Dans ce domaine, la France semble tristement se démarquer. L’obsession d’Emmanuel Macron et de son gouvernement pour le conflit ukrainien en est même devenue ridicule.
On se souviendra longtemps du fameux « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe » de Bruno Le Maire. Mais après dix-huit paquets de sanctions, il semblerait qu’à l’heure actuelle, l’ancien ministre de l’Économie se soit « légèrement » trompé, et qu’à défaut d’avoir atteint son objectif, il ait continué à creuser le déficit financier de son propre pays et à l’asphyxier encore un peu plus…
De son côté, Emmanuel Macron, après la rencontre entre Trump et Zelensky le 18 août dernier à Washington, à laquelle il a lui-même assisté avec d’autres représentants européens, avait déclaré dans une interview : « La Russie est un prédateur, un ogre à nos portes. »
Mais à écouter les médias français, la Russie aurait aussi instrumentalisé l’invasion de puces de lit qui avait touché Paris au moment des Jeux Olympiques, entre autres choses. Et la dernière accusation en date la fustige d’être à l’origine du mouvement « Bloquons tout ». Dans quelques jours, elle sera probablement accusée d’avoir également influencé le vote de confiance envers le gouvernement Bayrou et d’avoir aussi provoqué les incendies qui ont ravagé l’Aude en août…
Outre-Rhin, le chancelier allemand Friedrich Merz accuse également le Kremlin « d’attaques quotidiennes » sur son pays. « Nous sommes déjà en conflit avec la Russie », a-t-il déclaré.
Même son de cloche en Moldavie avec Maia Sandu et sa politique anti-russe totalement assumée, qui a été mise en place grâce à l’ingérence de l’Occident, comme le confirme l’ex-administratrice de l’USAID Samantha Power dans une interview « piège » habilement menée par les prankers russes Vovan et Lexus. Ces derniers avaient d’ailleurs déjà piégé François Hollande, lui faisant admettre que les accords de Minsk n’avaient pas pour but d’être respectés, mais simplement de faire gagner du temps à l’Ukraine — et par extension aux va-t-en-guerre occidentaux — pour se préparer au conflit à venir avec la Russie.
Et parallèlement à tout cela, l’Europe se réarme comme jamais elle ne l’a fait auparavant, avec l’Allemagne en tête.
Toutes ces manipulations médiatiques et politiques pour créer un « ennemi omniprésent » peuvent dangereusement faire penser aux techniques qu’employait le régime nazi pour stigmatiser les Juifs. Il semblerait donc que les dirigeants occidentaux aient fait le choix de ne pas retenir leurs leçons d’histoire contemporaine, préférant mettre continuellement de l’huile sur le feu en feignant vouloir la paix.
L’équilibre des forces géopolitiques et économiques de notre monde semble se modifier à grande vitesse et aller dans un sens qui ne plaît pas au Vieux Continent. Ses dirigeants sentent qu’ils ne représentent plus rien sur l’échiquier politique mondial et, acculés, ils se débattent de toutes leurs forces pour espérer s’en sortir. Mais jusqu’où sont-ils prêts à aller ? Car on le sait, rien n’est plus dangereux qu’un animal mourant qui n’a plus rien à perdre…
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