«Plan de paix» européen pour l’Ukraine : toujours une logique de guerre, selon Zakharova
 © Sergey Guneev / RIA Novosti
© Sergey Guneev / RIA NovostiRéagissant au «plan de paix» qui serait en préparation en Europe et dont plusieurs éléments ont fuité dans les médias, la porte-parole de la diplomatie russe a fustigé une «approche opportuniste» qui témoigne d’un refus de Kiev et de ses alliés européens de s’attaquer aux causes profondes du conflit.
« Un simple examen de ce projet suffit à conclure sans équivoque que ni les capitales européennes ni Kiev n’envisagent une solution pacifique, juste et durable à la crise ukrainienne. » Ce 31 octobre, dans un communiqué publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a réagi au « plan de paix européen pour l’Ukraine » évoqué ces derniers jours dans les médias occidentaux. Un plan qui, à ses yeux, se contente de reprendre une fois de plus les désidératas des Ukrainiens et de leurs soutiens européens.
Depuis dix jours, ces médias se font l’écho d’un article de Bloomberg selon lequel les Européens plancheraient avec Kiev sur un plan « en 12 points » pour mettre fin à la guerre sur les bases des « lignes de front actuelles ». Un « comité de paix », dirigé par le président des États-Unis Donald Trump, serait chargé de sa supervision.
L’agence américaine a notamment évoqué une levée « progressive » des sanctions contre la Russie, dès lors que Kiev et Moscou auraient tour à tour accepté un cessez-le-feu et se seraient engagées à « stopper leur avancée territoriale ». « Mais », a souligné Bloomberg, « les quelque 300 milliards de dollars de réserves gelées de la Banque centrale ne seraient restitués qu'une fois que Moscou aurait accepté de contribuer à la reconstruction de l'Ukraine après la guerre ».
« Moscou et Kiev entameraient des négociations sur la gouvernance des territoires occupés, même si ni l'Europe ni l'Ukraine ne reconnaîtraient juridiquement comme russe aucun territoire occupé », peut-on encore lire dans l'article de Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier.
« Zelensky et ses alliés européens refusent de s'attaquer aux causes profondes du conflit »
« Les Européens ont tenté d'édulcorer leurs "propositions" inacceptables, qui s'apparentent largement à des ultimatums, à l'égard de la Russie, en y intégrant des dispositions qui donnent l'illusion de prendre en compte les intérêts russes », a fustigé la porte-parole de la diplomatie russe, à l’encontre de Kiev et des capitales européennes qui, selon elle, « persistent dans une logique de guerre ».
« Leur principal objectif actuel est d'accorder un répit à tout prix aux forces armées ukrainiennes vaincues et de sauver le régime de Zelensky de l'effondrement inévitable du front », a accusé Maria Zakharova.
« Concrètement, ils nous promettent une levée progressive des sanctions et le dégel des avoirs russes, sous réserve d'un accord avec Kiev sur certaines "compensations" – en réalité : le versement de "réparations" », a dénoncé la diplomate russe. « Cette approche opportuniste démontre clairement que le régime de Zelensky et ses alliés européens refusent de s'attaquer aux causes profondes du conflit, dont la campagne menée par la junte de Kiev contre tout ce qui est russe », a-t-elle regretté.
La diplomate a notamment souligné l’absence de mention concernant la « suppression par Kiev des restrictions législatives sur l'usage du russe dans tous les domaines de la vie, ni d'aucune abrogation des mesures portant atteinte aux droits des minorités nationales, ni d'aucune fin à la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique ».
« S'ils désiraient réellement la paix, », a-t-elle poursuivi, « les premiers points de leur "plan" seraient la restauration de la langue russe en Ukraine, le respect de l'orthodoxie canonique, un statut de neutralité et de non-alignement, le respect des droits de l'homme et des droits des minorités nationales, la reconnaissance des réalités territoriales fondées sur le droit des peuples à l'autodétermination conformément à la Charte des Nations Unies, et la fin de la politique de sanctions illégales et du pillage des avoirs d'États étrangers ».


















