François Bayrou se lance sur YouTube pour défendre son budget 2026

En quête de pédagogie, le Premier ministre François Bayrou innove avec une série de vidéos YouTube et un podcast, «FB Direct», pour expliquer son plan d’économies de 43,8 milliards d’euros. Objectif : convaincre les Français de la nécessité de désendetter le pays, malgré l’impopularité des mesures et les menaces de censure.

Le Premier ministre François Bayrou prend un virage numérique pour défendre son budget 2026, dévoilé mi-juillet. Face à une opinion publique sceptique et des oppositions prêtes à le censurer, il lance ce mardi 5 août à 17 heures une série de vidéos sur YouTube et un podcast intitulé « FB Direct ».

L’initiative, moquée sur les réseaux sociaux, a été confirmée par son entourage et relayée par Le Parisien. Elle vise à « parler en direct avec les Français » pour qu’ils se forgent leur propre opinion alors que les sondages donnent une large majorité d’électeurs très défavorables au mesures gouvernementales.

Un plan d’économie et des mesures déjà critiquées

Ce plan d’économies de 43,8 milliards d’euros, destiné à ramener le déficit public à 4,6 % du PIB, suscite des critiques acerbes. Parmi les mesures phares, la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites ont cristallisé les mécontentements. Selon un sondage Ifop, 72 % des Français jugent ces efforts « inéquitablement » répartis. Bayrou, conscient de l’enjeu, insiste sur la nécessité d’associer les plus favorisés à cet effort collectif, comme il l’a déclaré lors d’un déplacement à Tracfin à Montreuil. Dans le premier épisode de « FB Direct », le Premier ministre abordera le cadre général du budget et l’urgence de réduire la dette. Suivront des épisodes quotidiens thématiques, détaillant les défis de l’endettement et ses solutions.

Le chef du gouvernement sera particulièrement attendu sur sa proposition de taxer les narcotrafiquants ce qui a suscité de vives critiques.

Dès la semaine prochaine, les internautes pourront lui poser des questions, auxquelles il répondra en différé. « C’est un moment si crucial que je ressens le besoin de parler directement aux Français », confie-t-il, déplorant le manque d’engagement de la classe politique.

Cette stratégie, qu’il inscrit dans son slogan « Jamais sans les Français », vise à contourner un débat politique miné par les critiques des syndicats mais aussi du RN et des partis de gauche.

Malgré une popularité en berne, François Bayrou mise sur cette communication directe pour convaincre, avant la présentation des projets de loi de finances à la rentrée. Une offensive risquée, alors que l’automne s’annonce comme une « zone de la mort » pour son gouvernement, selon ses propres mots, plusieurs formations le menaçant de censure.