Boualem Sansal en Allemagne : un nouveau camouflet pour Emmanuel Macron

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié par Alger après un an de détention, a été transféré le 12 novembre à Berlin pour y être soigné. Le rôle décisif de l’Allemagne malgré les efforts français marque une humiliation pour Paris et le président Macron.

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La libération de Boualem Sansal, saluée comme un geste humanitaire algérien, met en lumière l’échec de la diplomatie française face à Alger, l’Allemagne jouant le médiateur efficace et discret. Le président Macron n’a pu que remercier Allemands et Algériens, depuis Toulouse, en spectateur.

Arrêté le 16 novembre 2024 à Alger pour « atteinte à l’intégrité territoriale », l’écrivain de 80 ans, condamné à cinq ans de prison, a obtenu la grâce du président algérien Abdelmadjid Tebboune le 12 novembre.

Berlin à la manœuvre, Paris à la ramasse

 Motivée par des raisons humanitaires du fait du cancer de la prostate de Boualem Sansal, aggravé en détention, cette décision répond directement à la demande du président allemand Frank-Walter Steinmeier, formulée lundi 10 novembre. Le chef d’État allemand a invoqué ses liens personnels avec Tebboune, soigné en Allemagne en 2020-2021 pour le Covid-19.

Seulement sept heures après l’annonce, un avion militaire allemand a rapatrié Sansal d’Alger vers Berlin, où il a atterri vers 21 heures. Accompagné de sa femme et accueilli par l’ambassadeur de France François Delattre, l’écrivain a été conduit à l’hôpital pour examens.

Berlin a œuvré en « tiers de confiance » depuis des mois, médiateur idéal dans la crise franco-algérienne. Les relations germano-algériennes, au beau fixe − moins de 50 000 Algériens vivent en Allemagne − ont permis cette issue rapide.

Cette intervention allemande sonne comme un camouflet pour Paris, incapable de débloquer seul le dossier malgré des appels répétés. Sur France Info, le député Julien Odoul (RN) dénonce : « Humiliation pour la France : notre gouvernement aura été incapable de le faire libérer. La 7ᵉ puissance du monde s’est fait humilier par l’Algérie, 67ᵉ puissance… ».

Le très volatile Robert Ménard, maire de Béziers, renchérit sur CNEWS : « Merci à l’Allemagne pour ce qu’elle a fait, mais quelle humiliation pour la France ».

L’ONG de gauche RSF espère de son côté une suite favorable pour le journaliste Christophe Gleizes, toujours détenu en Algérie.