France : Sarkozy annonce dans son prochain livre tourner la page de son amitié avec Macron
© Ludovic Marin Source: APDans son livre, à paraître le 10 décembre, Nicolas Sarkozy relate ses 20 jours de détention et livre un témoignage personnel marqué par plusieurs critiques à l’égard d'Emmanuel Macron. L'ancien président revient notamment sur leurs échanges à l’Élysée, le retrait de sa Légion d’honneur et ce qu’il estime être une gestion maladroite de sa situation.
À quelques jours de la publication de son livre Le Journal d’un prisonnier, Nicolas Sarkozy dévoile, à travers plusieurs extraits, un récit intime de ses 20 jours de détention à la prison de la Santé. Mais au-delà de la description de ses conditions carcérales, l’ancien président dresse un portrait nuancé, parfois sévère, de sa relation avec Emmanuel Macron.
Condamné dans l’affaire libyenne, Nicolas Sarkozy raconte son entrée à la maison d’arrêt du XIVᵉ arrondissement de Paris et le choc ressenti au moment de recevoir son numéro d’écrou. Il insiste sur le contraste brutal entre sa situation de détenu et sa rencontre, quelques jours plus tôt, avec Emmanuel Macron au palais de l’Élysée. « Quatre jours auparavant, j’étais Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République, reçu par le président Emmanuel Macron en personne », écrit-il, évoquant une situation qu’il qualifie d’« ubuesque ».
Sarkozy refuse un « traitement de faveur »
Dans son livre, l’ex-chef de l’État revient longuement sur cet entretien du 17 octobre dernier. Il affirme avoir été surpris par l’absence d’anticipation du président concernant son incarcération imminente. Emmanuel Macron, décrit comme « sincèrement troublé », lui aurait alors proposé un aménagement de ses conditions de détention pour des raisons de sécurité, allant jusqu’à suggérer un transfert vers un autre établissement pénitentiaire offrant, selon lui, de meilleures conditions.
Nicolas Sarkozy se montre critique face à cette initiative, qu’il juge tardive et désorganisée. Il évoque « une énergie impressionnante » de la part du chef de l’État, mais qu’il estime « brouillonne » et inadaptée. L’ancien président raconte avoir catégoriquement refusé tout « traitement de faveur », redoutant une polémique et affirmant sa volonté de se conformer strictement aux décisions de l’autorité judiciaire.
Il digère mal le retrait de « sa » Légion d'honneur
Les propos les plus acerbes concernent toutefois le retrait de sa Légion d’honneur. Nicolas Sarkozy reproche à Emmanuel Macron de ne pas l’avoir informé personnellement de cette décision. « Ne pas le faire actait une démarche que j’imaginais au minimum insincère », écrit-il, regrettant l’absence d’échange direct entre anciens présidents.
Il relate néanmoins des excuses formulées ultérieurement par Emmanuel Macron, qui aurait reconnu avoir « mal géré les choses ». Une explication qui ne convainc qu’à moitié l’ex-chef de l’État, lequel affirme avoir choisi de « tourner la page » de leur amitié, sans pour autant entrer dans une opposition frontale à l’action ou à la personne du président.