Le Liban démantèle un vaste réseau international de Captagon et de haschich

Le Liban a annoncé le démantèlement d’un réseau international de drogue. 6,5 millions de pilules de Captagon, destinées à l’Arabie saoudite, ont été saisies. L’opération, liée à des ramifications en Turquie et en Australie, illustre la pression du Golfe et les défis persistants du trafic régional.
Le 15 septembre, le ministre libanais de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, a tenu une conférence de presse à Beyrouth pour annoncer le démantèlement d’un réseau international de trafic de stupéfiants.
Cette opération, menée par la Direction de l’information des Forces de sécurité intérieure (FSI), a permis la saisie de 6,5 millions de pilules de Captagon et d’une quantité de haschich, destinés à l’exportation vers l’Arabie saoudite via le port de Beyrouth. Le réseau, sous surveillance depuis plusieurs mois, opérait à l’échelle internationale, avec des ramifications en Turquie et en Australie, et envisageait une extension en Jordanie.
Le chef du groupe et plusieurs membres ont été arrêtés simultanément, évitant ainsi l’expédition de la cargaison, interceptée avant son arrivée au port. Cette réussite s’inscrit dans un contexte de pression accrue des pays du Golfe sur le Liban et la Syrie pour lutter contre le trafic de drogues, particulièrement le Captagon, une amphétamine synthétique produite massivement en Syrie.
Nouveau hub de la drogue mondiale ?
Le ministre libanais a insisté sur la coopération étroite des autorités libanaises avec les services de sécurité syriens, saoudiens, turcs et jordaniens, qualifiant ces efforts de « professionnels ». Il a évoqué des accusations récentes contre le Hezbollah, impliqué selon les nouvelles autorités syriennes post-Assad dans le trafic via la frontière poreuse libano-syrienne.
Cependant, le ministre a nié toute information sur l’arrestation récente d’une cellule du Hezbollah en Syrie, tout en soulignant que le Liban n’a pas été impliqué dans des opérations israéliennes rapportées en Syrie contre des cellules liées à des Libanais.
L’opération met en lumière l’ampleur du fléau au Liban, un pays vulnérable économiquement et politiquement. Récemment, l’armée libanaise a démantelé un laboratoire de drogue dans une région non précisée, et, le 2 septembre, une saisie record de 125 kg de cocaïne en provenance du Brésil, d’une valeur de 15 millions de dollars, a eu lieu au port de Tripoli.
Ces actions visent à répondre aux exigences régionales, mais soulignent aussi les défis persistants : production syrienne, routes de transit libanaises et liens potentiels avec des groupes armés. Hajjar a appelé à une intensification des efforts pour protéger la stabilité régionale et prévenir l’expansion de ces réseaux.