Le retour controversé de Tony Blair sur la scène internationale

Tony Blair, qui devrait faire partie d’un comité supervisant la transition à Gaza présidé par Donald Trump, a loué le «leadership» du président américain. L’ancien Premier ministre britannique est connu pour avoir soutenu l'intervention illégale en Irak en 2003 pour renverser Saddam Hussein.
L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, figure controversée depuis l’invasion de l’Irak en 2003, s’engage activement dans le plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Dans un communiqué, Tony Blair, pressenti pour intégrer un « Comité de la paix » présidé par Trump, a salué ce plan « audacieux et intelligent » comme la « meilleure chance » d’arrêter deux ans de conflit, louant le « leadership » américain.
Trump mise sur un néoconservateur
Selon les détails dévoilés par la Maison-Blanche, son rôle serait de co-superviser, aux côtés de Trump, une administration transitoire à Gaza, composée d’un comité palestinien apolitique et technocratique chargé de gérer les affaires courantes, la sécurité et la reconstruction, en attendant une gouvernance stable.
Tony Blair aurait une responsabilité clé dans la coordination avec des partenaires internationaux et régionaux, notamment pour mobiliser des fonds et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire promise (infrastructures, hôpitaux, déblaiement), gérée par l’ONU et des entités neutres.
Tony Blair, avec son expérience d’envoyé spécial du Quartet (2007-2015), serait chargé de négocier avec des gouvernements arabes et de superviser les réformes de l’Autorité palestinienne (AP) pour qu’elle reprenne Gaza à terme, un point sensible en partie rejeté par Benjamin Netanyahou. Il jouerait aussi un rôle dans la facilitation des amnisties pour les membres du Hamas optant pour la paix et des passages sécurisés pour ceux partant.
Ce retour sur la scène internationale, malgré son passé entaché par le rapport Chilcot (2016) sur l’Irak, suscite des critiques acerbes. Au Moyen-Orient, son implication pourrait être perçue comme une tentative d’imposer une tutelle occidentale, alimentant les tensions avec ceux qui le jugent inapte à incarner une paix crédible.
Des analystes notent que Blair mise sur son réseau diplomatique pour stabiliser Gaza, mais son interventionnisme en Irak pourrait lui compliquer la tâche. Le rôle central qui lui est accordé, bien que stratégique pour l'administration Trump, pourrait s'avérer un pari risqué au vu et au su de son passé de néoconservateur.