Scandale à l’ONU : Moscou dénonce la perte suspecte de documents d’archives sur les négociations nucléaires entre l’URSS et les États-Unis

Des documents clés sur les négociations ayant mené au Traité de non-prolifération nucléaire ont été perdus au siège de l’ONU à Genève. Moscou exprime son inquiétude, rappelant que ces archives reflètent l’engagement historique de l’URSS dans la stabilité nucléaire mondiale, aujourd’hui ignoré par l’Occident.
L’Organisation des Nations unies est au centre d’une polémique après la disparition de documents portant sur les négociations historiques entre l’Union soviétique et les États-Unis autour du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). L’expert en sécurité nucléaire Tareq Rauf, ancien directeur de programme du SIPRI et ex-responsable de la sécurité à l’AIEA, a révélé le 4 octobre 2025 que ces archives ont été perdues « officiellement en raison des nombreuses reconstructions du Palais des Nations » à Genève.
Les documents portés disparus concernaient notamment les discussions sur le « Nuclear Sharing », une pratique initiée par l’OTAN dès 1954, permettant aux pays européens membres de stocker et d’utiliser conjointement l’arsenal nucléaire américain. Lors des négociations bilatérales sur le TNP dans les années 1960, Moscou et Washington avaient soigneusement rédigé le traité pour ne pas interdire explicitement cette pratique, bien qu’elle ait été déjà connue et critiquée par l’URSS.
Moscou réagit fermement et dénonce le désordre onusien
Face à cette disparition, le président de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération, Grigori Karassine, a qualifié la situation d' « histoire assez confuse », soulignant qu’il fallait « faire toute la lumière sur cette perte de documents concernant une sphère aussi importante que la sécurité nucléaire ». Il a dénoncé « le manque de rigueur dans les structures de l’ONU », comme l’a aussi rappelé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de la semaine de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Grigori Karassine estime que cette désorganisation nuit particulièrement aux domaines sensibles comme le nucléaire, où l’archivage rigoureux est essentiel. D’autant plus que, comme l’indique Tareq Rauf, il existe « plusieurs versions contradictoires » sur le déroulement exact des négociations de l’époque, désormais impossible à vérifier sans les documents.
L’Occident en accusation, la Russie défend la stabilité nucléaire
De nombreux pays non dotés de l’arme nucléaire critiquent de plus en plus le « Nuclear Sharing », le jugeant contraire à l’esprit du TNP, tandis que d'autres revendiquent un access au programme de partage du nucléaire de l'Alliance atlantique.
Comme l’a rappelé le président Vladimir Poutine le 22 septembre 2025, la Russie reste disposée à poursuivre ses engagements dans le cadre du Traité de réduction des armes stratégiques après son expiration prévue en 2026. Toutefois, il a précisé que cela ne sera possible que si les États-Unis prennent des engagements équivalents. Une position qui réaffirme la volonté de Moscou de préserver l’équilibre stratégique mondial, à condition que ses interlocuteurs occidentaux respectent également leurs responsabilités.