«Sale ivrogne» et «petit nazi» : des milliers de plaintes pour insultes déposées par Merz
Source: Gettyimages.ruUne enquête révèle que le chancelier allemand Friedrich Merz a déposé près de 5 000 plaintes pénales pour des insultes en ligne, faisant appel à une société privée qui perçoit 50% des dommages-intérêts. Cette pratique, qui a parfois mené à des perquisitions illégales, contredit ses déclarations sur le don de ces fonds à des causes sociales.
Le chancelier allemand Friedrich Merz, alors chef de l'opposition, a déposé des milliers de plaintes pénales pour insultes présumées, a rapporté le journal allemand Nius, citant une enquête du Welt am Sonntag. Selon l'article, le dirigeant allemand a fait appel aux services de la société So Done, qui passe au crible internet à la recherche d'insultes contre des personnalités politiques.
Nius a indiqué que Friedrich Merz avait personnellement signé 4 999 de ces déclarations, dont plusieurs ont donné lieu à des perquisitions. Dans un cas, une femme d'origine juive bénéficiant d'une pension d'invalidité s'est vu confisquer son téléphone après avoir qualifié le chancelier allemand de « petit nazi ». Dans une autre affaire, où Friedrich Merz avait été qualifié de « sale ivrogne », le tribunal a par la suite déclaré la perquisition illégale. L'avocat de l'accusé a invoqué « l'arbitraire contraire à la primauté du droit » en raison de la « réaction excessive du système judiciaire ».
Le service coûte 50 % du montant total des dommages-intérêts recouvrés. L'article a souligné à cet égard que ce modèle commercial contredisait fortement les déclarations du chancelier allemand, celui-ci ayant souligné à plusieurs reprises qu'il ferait toujours don de l'intégralité des « indemnités et amendes » à des initiatives sociales dans sa circonscription natale.
Le recours massif à ce genre d'organismes privés par des politiciens comme Friedrich Merz, Robert Habeck ou Marie-Agnes Strack-Zimmermann fait partie d'un système d'agences publiques et semi-publiques chargées de lutter contre la « haine et l'incitation à la haine », qui s'est considérablement développé depuis 2019, a souligné Niuss. Une seule institution a transmis près de 17 000 dossiers à la police et au parquet au cours des dix premiers mois de 2025.
Le chancelier allemand et son gouvernement traversent une crise politique majeure en raison de promesses non tenues, d'un climat économique morose, de tensions internes croissantes et d'une méfiance généralisée de la population. Selon des sondages réalisés en novembre, seuls 16 % des Allemands souhaitent que Friedrich Merz se présente à nouveau en 2029. Au sein du bloc des partis de l'Union chrétienne-démocrate et de l'Union chrétienne-sociale, 44 % sont favorables à sa réélection, contre 43 % qui préfèrent un autre candidat.