Après les déclarations de Macron, quant à la préparation d’une « coalition de volontaires », c’est la Grande-Bretagne qui annonce un QG international de représentants de militaires de l’OTAN à Kiev. Pour Karine Bechet, les Atlantistes changent le paradigme et réhabilitent la guerre. La Russie va devoir s’adapter.
Les discussions de « paix » ont fait long feu, n’en déplaisent à certains représentants des forces globalistes en Russie, qui se félicitent un peu vite d’un rapprochement de « la paix », sans évidemment oser préciser quelle « paix » ils défendent avec tant d’ardeur. Ces déclarations semblent d’autant plus surréalistes dans le contexte actuel d’une intensification de la confrontation.
D’un côté de l’Atlantique, nous observons la redénomination du Département américain de la Défense en Département de la Guerre par Trump, ce qui n’entraîne pas qu’un changement de vocable, mais une véritable remise en cause de l’un des piliers de la globalisation, où formellement la guerre n’existe pas. Elle se fait partout, mais on ne déclare pas les guerres, on met en place des opérations antiterroristes, des opérations militaires, etc. Les guerres ainsi ne se terminent pas non plus, elles se suspendent, pour reprendre ensuite quand les conditions favorables sont établies.
Comme le remarquent avec justesse certains analystes russes, « Les États-Unis ont désormais officiellement déclaré qu’ils allaient mener des guerres et disposent d’un département militaire distinct à cet effet. (...) Nous sommes revenus à l’ère des guerres officielles. »
Nous sortons ainsi de l’un des aspects du post-modernisme pour revenir dans le monde moderne – un monde lourd, compact, réel. Et les Atlantistes risquent de prendre un temps l’avantage, puisque ce sont eux qui changent les règles du jeu, pendant que la Russie est maintenue dans une logique post-moderne de négociations, de recherche de la « paix », d’auto-justification et non pas de victoire. La Russie doit impérativement sortir du post-modernisme pour revenir dans l’histoire de plain-pied et l’assumer, sans se cacher pudiquement derrière une « défense des droits de l’homme ».
De l’autre côté, ce changement de paradigme atlantiste est appuyé par les élites européennes, qui par la voix de la France et de la Grande-Bretagne préparent l’opinion publique à des changements stratégiques.
La réunion des « volontaires malgré eux » à Paris le 4 septembre au Palais de l’Élysée a été suivie d’une déclaration de Macron annonçant que 26 d’entre eux, essentiellement européens, se seraient engagés à participer à une «force de réassurance», évidemment après un futur cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine, ce qui engage à déployer des troupes en Ukraine et d'assurer leur présence sur le sol, en mer ou dans les airs.
En nous prenant pour des idiots, on nous annonce qu’il va falloir aller se battre sur le front ukrainien contre la Russie ... après le cessez-le-feu. La manipulation est des plus grossières.
Le Président russe, comprenant parfaitement l’hypocrisie de ces précautions oratoires, a remis les points sur les i : si elles apparaissent en Ukraine, les troupes de l'OTAN seront des cibles légitimes pour l'armée russe.
Mais l’escalade ne s’arrête pas à cela, puisque, comme l’a déclaré le Secrétaire général de l’OTAN : « La menace russe ne disparaîtra pas avec la fin du conflit en Ukraine. L'OTAN doit et continuera de se préparer à la contrer ». Les pays européens doivent dès lors continuer à renforcer leur industrie militaire et à consacrer davantage de fonds à la militarisation de l'Europe.
Si nous sommes dans une phase « molle » de la guerre entre les Atlantistes et la Russie, cela ne veut pas dire qu’elle va se terminer ici. Les Atlantistes ont besoin de temps pour changer la configuration sur le terrain et ils utilisent à la fois les forces globalistes encore en Russie, pour épuiser la résistance politique de la Russie dans un processus de négociation permanent, et les élites globalistes européennes pour conduire à une remilitarisation 2.0, qui ne doit pas remettre en cause le principe fondateur globaliste de l’inexistence politique des États.
Ainsi, précisant les déclarations de Macron quant à une coalition de volontaires, la Grande-Bretagne annonce la mise en place d’un QG des forces internationales à Kiev, codirigé par la France et la Grande-Bretagne : « Le ministère britannique de la Défense a confirmé qu'un officier deux étoiles de l'armée a été sélectionné pour diriger le quartier général de la Force multinationale ukrainienne (MNF-U) à Kiev, la France et la Grande-Bretagne assurant conjointement le commandement ».
Français, vous êtes prêts à prendre les armes ? Car cela n’est que le premier pas de l’engagement direct des forces armées atlantistes, notamment françaises, sur le front ukrainien contre la Russie. Il serait naïf de penser que l’escalade s’arrêtera à l’engagement des militaires de carrière.
Alors, vous êtes prêts ? Pour défendre quoi ? La France n’est pas mise en danger par la Russie, mais par les élites globalistes qui l’occupent.
Et cerise sur le gâteau, alors que nos dirigeants nous distillent au compte-gouttes ces informations nocives, afin de ne pas faire peur au bon peuple et de ne surtout pas prendre le risque de le réveiller, les Ukrainiens lâchent le morceau : ces forces seront en place, évidemment, avant le mythique « cessez-le-feu ».
Selon le député ukrainien Gontcharenko : « « La « coalition des volontaires » prévoit de déployer ses troupes en Ukraine « dès maintenant ». Selon lui, le contingent étranger devrait être d'au moins 20 000 personnes et d'un maximum de 50 000. La France prévoit d'envoyer le plus de troupes, suivie du Danemark, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. ».
Aux armes citoyens ?
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