UNESCO : Lavrov salue le nouveau chef et dénonce le passé politisé de l’organisation

Lors de la Commission de la Russie pour l’UNESCO, Sergueï Lavrov a vivement critiqué les décisions anti-russes de l’organisation, dénonçant leur politisation. Il a néanmoins exprimé son optimisme quant à l’arrivée du nouveau directeur général, Khaled al-Anani, espérant qu’il commencera à «corriger les nombreuses erreurs» de sa prédécesseure.

Lors de la réunion de la Commission russe pour les affaires de l’UNESCO, Sergueï Lavrov a condamné la dérive politisée de l’organisation ces dernières années. Le ministre russe des Affaires étrangères a dénoncé des décisions anti-russes et partiales liées à la Crimée et à l’Ukraine, estimant qu’elles relevaient d’une logique de deux poids deux mesures et excédaient largement le mandat culturel et éducatif de l’UNESCO.

Le chef de la diplomatie russe a souligné que, ces dernières années, l’Occident avait tout fait pour « politiser au maximum » les travaux de l’UNESCO et pour ukrainiser son agenda. Selon lui, cette ligne anti-russe s’est également manifestée lors des élections au Conseil exécutif de l’organisation, lorsque l’Occident a fait pression sur les pays du Sud, les contraignant à « voter contre la Russie ». Néanmoins, a-t-il ajouté, Moscou continuera à participer activement aux travaux de l’UNESCO et prendra part aux prochaines élections.

Un signal encourageant avec Khaled al-Anani

Sergueï Lavrov a salué l’élection du représentant égyptien Khaled al-Anani au poste de directeur général de l’UNESCO, y voyant un signe encourageant. Il a rappelé que le nouveau dirigeant s’était engagé, durant sa campagne, en faveur d’une réforme de l’organisation fondée notamment sur la dépolitisation de ses activités.

« Nous saluons la volonté du nouveau Directeur général [de l’UNESCO] de renforcer le rôle des États membres dans la gestion, la transparence financière et la redevabilité de l’organisation », a déclaré Lavrov. « Nous espérons que le nouveau Directeur général […] profitera du crédit de confiance reçu des États de la majorité mondiale et commencera sans délai à corriger les nombreuses erreurs et à désamorcer les mines posées par son prédécesseur. »

L’Égyptien Khaled al-Anani a été élu directeur général de l’UNESCO au début du mois de novembre dernier, obtenant 172 voix sur 179, devenant ainsi le douzième directeur général de l’organisation et le premier représentant d’un pays arabe à occuper ce poste. Le 15 novembre, il a pris ses fonctions pour un mandat de quatre ans, succédant à Audrey Azoulay, de France, qui occupait ce poste depuis 2017.

Le legs contesté d’Audrey Azoulay

Cette dernière a été critiquée à plusieurs reprises par Moscou pour sa position anti-russe partiale. En décembre dernier, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a fustigé un projet de rapport de l’ancienne directrice générale, relatif à la sécurité des journalistes au cours de la période 2022-2023, dans lequel les journalistes russes blessés et tués n'étaient pas mentionnés. « Désormais, chaque fois que l’un de ces pays évoquera la liberté d’expression et la sécurité des représentants des médias, tout le monde saura qu’il s’agit d’un mensonge », avait-elle alors écrit sur sa chaîne Telegram.