Noisy-le-Sec : annulation de la projection du film « Barbie » face à des menaces d'islamistes

À Noisy-le-Sec, la projection en plein air du film « Barbie », prévue le 8 août, a été annulée après des menaces proférées par un groupe de jeunes invoquant des motifs religieux. Le maire communiste, Olivier Sarrabeyrouse, dénonce un acte d’«obscurantisme» et annonce une plainte.
Le vendredi 8 août, la commune de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) a dû annuler une projection en plein air du film « Barbie » de Greta Gerwig, dans le cadre de son programme estival « Est Ensemble ». Organisée dans le quartier du Londeau, cette séance, choisie par un vote des habitants, visait à offrir un moment de convivialité aux familles, notamment celles ne partant pas en vacances. Cependant, des menaces de violence ont contraint le maire communiste, Olivier Sarrabeyrouse, à prendre la décision d’annuler l’événement.
Un fondamentalisme qui ne dit pas son nom
Selon l’élu, un « petit groupe de jeunes » a menacé les agents municipaux, affirmant vouloir empêcher la projection et détruire le matériel. Les opposants ont dénoncé le film pour sa prétendue « promotion de l’homosexualité » et son caractère perçu comme une « atteinte à l’intégrité de la femme ». Dans un communiqué, Olivier Sarrabeyrouse a fustigé une « extrême minorité de voyous » motivée par un « fondamentalisme instrumentalisé à des fins politiques » et un « obscurantisme » incompatible avec les valeurs de la commune. Il a annoncé son intention de porter plainte pour défendre le droit à la culture. L’annulation a suscité une vague de réactions. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a dénoncé une « atteinte grave » privant les familles d’une activité culturelle, confirmant qu’une plainte est en cours.
Encore une atteinte grave à la programmation privant familles et enfants d’une activité culturelle. Depuis 1 an j’ai pris des mesures fermes contre ces atteintes graves devenues une nouvelle forme de délinquance. Une plainte est en cours. https://t.co/xgxHaSgQRM
— Rachida Dati ن (@datirachida) August 13, 2025
Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, a critiqué une capitulation face à des « attaques contre les valeurs » françaises. À droite, la sénatrice LR Valérie Boyer a accusé le maire de céder aux « intégristes religieux islamistes », tandis qu’Aleksandar Nikolic (RN) a comparé l’incident aux interdictions du film dans des pays comme le Liban, le Koweït mais aussi l’Algérie.
En revanche, la députée LFI Aurélie Trouvé a exprimé son soutien au maire et sa « consternation » face à la privation d’un moment culturel pour les habitants.
J’apprends avec consternation que la projection d’un film en plein air à Noisy-le-Sec organisée pour les habitants et en concertation avec eux, a dû être annulée en raison de menaces violentes.
— Aurélie Trouvé (@TrouveAurelie) August 12, 2025
Ce sont encore une fois les familles et les enfants, qui ne partent pas en vacances,…
Seuls des élus de droite LR et RN ont cité explicitement le caractère « islamique » des revendications.
« Barbie », succès mondial de 2023, avait été choisi pour sa portée censée être fédératrice et ses thématiques sur « l’émancipation féminine ».
Cette annulation illustre les tensions croissantes autour des événements culturels dans certains quartiers, où la diversité religieuse remet en cause le « vivre-ensemble » promu par des élus de gauche et alors que le président Macron a fait mine, début juillet, de hausser le ton contre « l’entrisme des Frères Musulmans » en France.