Vote de confiance : François Bayrou dénonce les «oppositions haineuses» et refuse les compromis

Le Premier ministre François Bayrou affirme refuser les «marchandages» avant le vote de confiance du 8 septembre 2025 et dénonce les «oppositions haineuses» à l'Assemblée. Il défend le projet de suppression de deux jours fériés pour équilibrer les comptes publics et évoque l'affaire Bétharram comme un «tribunal politique».
Le 6 septembre 2025, à deux jours du vote de confiance décisif à l'Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou est apparu sur le plateau de « C à vous » pour défendre son gouvernement et critiquer vertement l'opposition.
« On est en train de vivre une situation qui menace l’avenir même du pays et tout le monde sifflote. Tout le monde se sert des réponses pour gagner des avantages électoraux. » dénonce François Bayrou#CàVouspic.twitter.com/9abpgb8Lhb
— C à vous (@cavousf5) September 6, 2025
Face à un risque élevé de chute du gouvernement, François Bayrou a refusé catégoriquement tout « marchandage » politique, affirmant : « Jamais dans l'histoire il n'y a eu une situation aussi aveuglante. » Il a déploré une atmosphère d'« oppositions haineuses » à l'Assemblée, comparant la crise actuelle à des moments historiques nécessitant des « électrochocs », allant jusqu'à invoquer la figure de Charles de Gaulle.
Vers la fin du gouvernement Bayrou
Durant le débat, François Bayrou a défendu sa proposition controversée de supprimer deux jours fériés pour renflouer les caisses de l'État et réduire le déficit budgétaire. Reconnaissant que cette mesure risque de ne pas passer en l'état, il a appelé à un compromis, tout en alertant sur la dette française : « J'ai toujours été alarmé par la situation d'un pays qui se laissait aller à financer sa vie de tous les jours par des emprunts que devront payer les plus jeunes. Aujourd'hui, on y est. Les plus jeunes des Français sont réduits à trimer pendant des décennies parce qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait pour équilibrer les comptes. »
Cette déclaration s'inscrit dans un contexte de tensions budgétaires exacerbées par les grèves récentes dans la fonction publique et les appels à la mobilisation contre l'austérité. François Bayrou a enfin également évoqué l'« affaire Bétharram », un scandale impliquant des allégations de violences dans un établissement béarnais lié à sa famille.
Il a qualifié l'enquête parlementaire de « tribunal politique », décrivant le combat comme « vraiment très dur » voire « dégueulasse » pour ses proches. Accusé de mensonge ou de complaisance, il a été auditionné par une commission d'enquête, soulignant la dimension personnelle et politique de cette affaire qui empoisonne son mandat.
Prévu le 8 septembre, ce vote de confiance pourrait bien marquer la fin du gouvernement Bayrou si l'opposition, qu'elle soit unie ou non, l'emporte. Les macronistes et leurs alliés espèrent un sursaut, mais les critiques de Bayrou sur l'hostilité ambiante reflètent un clivage profond à l'Assemblée. Dans un paysage politique fragmenté, cette intervention médiatique vise à rallier l'opinion publique et dénoncer une paralysie institutionnelle, tout en insistant sur la nécessité d'une gouvernance responsable face à la crise économique.