À deux jours du 10 septembre, la CGT dénonce une tentative du gouvernement pour discréditer la mobilisation

À l’approche de la mobilisation du 10 septembre contre les restrictions budgétaires, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, accuse le gouvernement d’agiter la peur pour rendre le mouvement impopulaire, pointant du doigt les propos alarmistes du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
À deux jours de la grande mobilisation prévue le 10 septembre, la tension monte entre la CGT et le gouvernement. Sophie Binet, secrétaire générale du syndicat, a vivement critiqué l’exécutif, l’accusant de chercher à discréditer l’appel à « bloquer » le pays en brandissant le spectre de la violence.
Le gouvernement veut « faire peur » selon la CGT
Lors de son passage sur France 3, le 7 septembre, elle a dénoncé une stratégie visant à rendre les mobilisations « impopulaires » : « La dernière cartouche du gouvernement, c’est de faire peur, en faisant passer ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes ».
#10septembre "La dernière cartouche du gouvernement pour rendre le mouvement impopulaire est de faire peur" répond @BinetSophie à @BrunoRetailleau.@letellier_ftv@France3#DIMPOLpic.twitter.com/2UM4nwBpXy
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) September 7, 2025
Ces accusations visent directement le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau qui prend la menace très au sérieux et a mobilisé les préfets.
Vendredi, le ministre, qui est également président du parti Les Républicains, a dénoncé une mobilisation portée par « la mouvance d’extrême gauche, d’ultra-gauche, aidée par la CGT », susceptible de donner lieu à « des actions spectaculaires » en raison de sa « radicalité ».
🔴🗣 10 septembre : "Je n'ai pas peur parce que je compte sur nos forces de l'ordre", affirme Bruno Retailleau, alors que le mouvement "Bloquons tout" se prépare pour le 10 septembre. Il ajoute "on voit bien que le mouvement s'est gauchisé". #franceinfo#canal16pic.twitter.com/g9OrUoJ7OV
— franceinfo (@franceinfo) September 5, 2025
Une rhétorique que Sophie Binet juge alarmiste et manipulatrice, destinée selon elle à détourner l’opinion publique de la contestation du projet de budget du gouvernement, perçu comme austéritaire.
Initialement prudente face à un mouvement qualifié de « nébuleux », la CGT a finalement annoncé fin août son soutien à cette journée d’action, bien après La France Insoumise qui avait rallié le mouvement dès le 17 août. Des appels à la grève ont été lancés dans plusieurs secteurs, notamment les transports (CGT Cheminots, Sud-Rail) et les hôpitaux, tandis que des initiatives citoyennes, comme des boycotts de cartes bancaires ou des courses, circulent sur les réseaux sociaux, rappelant les actions des Gilets jaunes.
Sophie Binet, qui sera présente mercredi à l’aciérie Novasco près de Metz, menacée de fermeture, insiste sur l’importance de poursuivre la mobilisation, notamment le 18 septembre, date choisie par l’intersyndicale pour une autre journée d’action. Elle appelle les Français à faire entendre leurs « exigences sociales et environnementales », surtout dans un contexte politique instable, marqué par la probable chute du gouvernement Bayrou lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale, lundi.
Pour la CGT, cette mobilisation doit dépasser les « manœuvres politiciennes » et contrer les tentatives d’Emmanuel Macron de « passer en force ». Malgré les incertitudes sur l’ampleur du mouvement, les syndicats espèrent que le 10 septembre servira de tremplin pour amplifier la contestation sociale.