Accusations de viol au tribunal de Bobigny : une policière devra désormais «systématiquement» être présente la nuit
Source: Gettyimages.ruUne semaine après l’incarcération de deux policiers, accusés d’avoir violé une jeune femme au dépôt du tribunal de Bobigny, le procureur de la République a annoncé qu’une policière serait désormais présente dans l’équipe de nuit. Par ailleurs, une commission consacrée à l’amélioration des conditions d’accueil au dépôt va être installée.
« En principe, il y avait normalement toujours une femme, mais le soir des faits, il n'y en avait pas », a déclaré le 7 novembre le procureur de Bobigny Éric Mathais, concernant les policiers de l’effectif de nuit au dépôt du tribunal de Bobigny.
« Désormais, le DTSP [directeur territorial de la sécurité publique] s'est engagé à ce qu'il ait systématiquement toujours une femme dans l'effectif de nuit », a-t-il annoncé dans la foulée de la visite du premier président de la cour d'appel de Paris, Jacques Boulard.
Ce dernier a rappelé que l’édifice devait bénéficier d’un « projet immobilier très important d’extension et de rénovation à hauteur de 150 millions d’euros » prévu de longue date « dont l’un des objectifs est précisément la construction d’un nouveau dépôt ».
Des travaux dont la date de livraison est prévue en 2029. Dès le 12 novembre, « une commission » dédiée à l’amélioration des conditions d’accueil au dépôt va être installée, a annoncé la présidente du tribunal, Anne Auclair-Rabinovitch.
« C’est tout simplement inimaginable »
« J’étais évidemment bien loin d’imaginer les faits qui se sont déroulés », a déclaré cette magistrate qui désigne le dépôt comme le « cœur » de l’administration qu’elle dirige. « C’est tout simplement inimaginable pour les avocats, les magistrats, les agents de police qui ne comprennent pas et ont honte du comportement des policiers », a-t-elle ajouté, citée par l’AFP.
Cet ensemble de déclarations survient une semaine après la mise en examen et l’incarcération de deux policiers accusés par une femme détenue au dépôt du tribunal de Bobigny de l’avoir violée à deux reprises dans la nuit du 28 au 29 octobre.
Les deux fonctionnaires, âgés de 35 et 23 ans, avaient été mis en examen le 1er novembre pour viols et agressions sexuelles par personnes abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions et écroués.