Choc démographique : plus de morts que de naissances, la France ne grandit plus que grâce à l’immigration, selon l'INED

Choc démographique : plus de morts que de naissances, la France ne grandit plus que grâce à l’immigration, selon l'INED Source: Gettyimages.ru
Des gens marchent devant la cathédrale Notre-Dame à Paris, le 13 novembre 2025.
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La France a franchi un seuil historique dans son évolution démographique. Pour la première fois depuis plus d’un siècle hors périodes de guerre, le nombre de décès a dépassé celui des naissances en métropole. Si la population continue d’augmenter, cette progression repose désormais presque exclusivement sur l’immigration étrangère.

Au 1er janvier 2025, la France comptait 68,6 millions d’habitants, soit une augmentation très modeste de 169 000 personnes en un an, selon les dernières données de l’Institut national d’études démographiques (INED), publiées le 16 décembre. Jamais la croissance de la population n’avait été aussi faible depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette progression est désormais portée presque exclusivement par l’immigration. En effet, le solde naturel – c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès – est devenu négatif en métropole pour la première fois depuis plus d’un siècle hors périodes de guerre. En 2024, on y a enregistré 629 000 naissances contre 630 000 décès. Le léger excédent constaté à l’échelle nationale ne tient qu’aux départements d’outre-mer, où la natalité reste plus soutenue.

Le recul de la natalité est constant depuis plus d’une décennie. L’indice conjoncturel de fécondité est tombé à 1,62 enfant par femme, bien en deçà du seuil de renouvellement des générations. Tous les territoires sont concernés, y compris ceux où les femmes en âge de procréer sont traditionnellement plus fécondes. Parallèlement, les interruptions volontaires de grossesse sont en hausse, avec 252 000 IVG en 2024, soit 8 000 de plus qu’un an plus tôt. L’INED souligne également que quatre interruptions sur cinq sont désormais médicamenteuses.

Le vieillissement de la population s’accélère. Les plus de 60 ans représentent désormais 28 % des habitants. Dans les zones rurales, ce chiffre grimpe à 31 % pour les hommes et à 35 % pour les femmes. Cette dynamique, alimentée par l’arrivée aux âges élevés des générations du baby-boom, fait mécaniquement augmenter le nombre de décès. L’espérance de vie progresse à peine, atteignant 80 ans pour les hommes et 85,6 pour les femmes. En revanche, elle reste inférieure de deux ans dans les départements ruraux, où l’accès aux soins est plus difficile.

Une croissance démographique entièrement soutenue par l’immigration

Dans ce contexte de déclin naturel, l’immigration devient le principal, voire l’unique moteur de croissance. En 2024, le solde migratoire est estimé à 152 000 personnes. Toujours selon l’INED, 343 000 premiers titres de séjour ont été délivrés au cours de l’année, principalement pour des raisons d’études (32 %), de rapprochement familial (26 %) ou humanitaires (plus de 54 000 titres).

Plus de la moitié des personnes nouvellement installées ont rejoint les grandes agglomérations urbaines. Les zones rurales, elles, n’attirent que 15 % des nouveaux arrivants. Pourtant, leur croissance démographique, bien qu’inférieure, repose entièrement sur les mobilités internes et l’arrivée de populations extérieures, notamment de jeunes ménages et de retraités quittant les villes.

Les données révèlent une recomposition silencieuse du territoire. Tandis que les grandes villes voient leur attractivité relative baisser, les communes rurales périurbaines ou touristiques attirent davantage. Cette dynamique donne un certain souffle aux campagnes, sans pour autant inverser la tendance au vieillissement généralisé. Car si ces flux permettent de retarder le déclin, ils ne compensent ni la faiblesse du renouvellement naturel ni la hausse inévitable des décès à venir.

Moins d’enfants, moins de couples, un climat social dissuasif

Au-delà des chiffres, les causes de cette dégradation sont multiples. Une consultation menée par l’Assemblée nationale auprès de 30 000 Français met en avant des freins récurrents : insécurité financière, difficulté d’accès au logement, instabilité de l’emploi, absence de partenaire… Les jeunes adultes, même en couple et en situation stable, disent ne plus se projeter dans la parentalité.

Pour beaucoup, comme l’illustre un témoignage recueilli par France Info, avoir des enfants est devenu un choix vécu comme un « sacrifice », particulièrement pour les femmes actives. L’âge moyen du premier enfant ne cesse de reculer, et un couple sur huit en âge de procréer fait face à l’infertilité, selon les chiffres rappelés par la ministre de la Santé. Un plan national sur ce sujet a été annoncé en 2024, mais reste encore sans effet concret.

Côté unions, la France a enregistré 247 000 mariages en 2024, un record depuis le début des années 2010. Ce rebond s’explique surtout par un effet de rattrapage post-pandémie. Malgré tout, le mariage recule dans les comportements, au profit de l’union libre et du pacs. La vie à deux reste plus répandue dans les zones rurales que dans les villes, où l’isolement progresse chez les jeunes générations. Selon l’INED, les habitants des campagnes se marient davantage, mais à un âge plus tardif.

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