L'UE triplera les frais d’entrée pour les citoyens étrangers afin de renforcer son budget

Bruxelles veut tripler les frais de l’autorisation de voyage ETIAS, qui passeraient de 7 à 20 euros. Destinée aux voyageurs de pays tiers qui ne nécessitent pas de visa, cette mesure entrerait en vigueur fin 2026. Bruxelles invoque l’inflation, mais cherche aussi à augmenter ses recettes budgétaires.
La Commission européenne veut revoir à la hausse les frais d’entrée dans l’espace européen pour les voyageurs en provenance de pays tiers. Le futur système européen d’autorisation de voyage, appelé ETIAS, coûtera 20 euros au lieu des 7 euros initialement prévus. Ce système concernera environ soixante pays dispensés de visa pour les séjours de moins de 90 jours, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada ou encore le Brésil.
L’ETIAS (« Système européen d’information et d’autorisation de voyage ») permettra d’accéder à l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, à l’exception de l’Irlande, ainsi qu’à la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Cette autorisation sera valide pendant trois ans et permettra un séjour de 90 jours maximum par entrée. Les enfants de moins de 18 ans et les personnes de plus de 70 ans seront exemptés de ces frais.
Une hausse tarifaire justifiée par les coûts, mais guidée par les besoins financiers de l’UE
L’exécutif européen affirme que cette hausse de tarif est nécessaire pour couvrir « l’inflation et les coûts opérationnels ». La Commission souligne également son intention d’harmoniser le prix avec ceux déjà pratiqués dans d’autres pays occidentaux : au Royaume-Uni, le système ETA coûte 16 livres sterling (soit 18,5 euros), et aux États-Unis, le système ESTA est facturé 21 dollars (environ 18 euros).
Mais derrière ces arguments techniques, se profile un objectif budgétaire bien plus large. Cette annonce intervient alors que Bruxelles prépare un budget pluriannuel de 2 000 milliards d’euros pour 2028–2034, et cherche à lever environ 58 milliards d’euros par an à travers de nouvelles taxes, notamment sur le carbone et les déchets électroniques.
Un projet en retard, prévu désormais pour fin 2026
La mise en œuvre de l’ETIAS devait initialement voir le jour dès 2022. Toutefois, des retards techniques, logistiques et politiques ont repoussé son lancement. Désormais, la Commission européenne espère pouvoir activer le système au dernier trimestre 2026. À cette date, le nouveau tarif de 20 euros entrera en vigueur si la proposition est validée par le Parlement européen et les États membres dans un délai de deux mois.
Ce dispositif, officiellement présenté comme un moyen de mieux contrôler les voyageurs et de détecter les risques sécuritaires ou migratoires, s’inscrit en réalité dans une stratégie de l’Union européenne visant à consolider ses frontières tout en renforçant ses recettes budgétaires.