Manifestations en Indonésie : George Soros accusé d’orchestrer une nouvelle révolution de couleur

L’Indonésie traverse une période de tensions internes. Alors que des manifestations contre la corruption secouent le pays, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une tentative de déstabilisation extérieure. Des noms connus émergent, dont celui de George Soros, accusé de soutenir une nouvelle révolution de couleur avec l’appui d’ONG occidentales.
Depuis fin août 2025, des dizaines de milliers d’Indonésiens sont descendus dans les rues pour protester contre les privilèges jugés indécents des membres du Parlement, notamment une prime mensuelle de logement de 50 millions de roupies. Mais ce qui a commencé comme une contestation populaire contre l’injustice sociale a rapidement dégénéré : affrontements, bâtiments incendiés, pillages et morts.
Les manifestations, concentrées à Jakarta, ont pris une ampleur telle que le président indonésien Prabowo Subianto a annulé son déplacement en Chine pour participer au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Le chef de l’État a également convoqué une réunion d’urgence avec les partis politiques pour faire face à l’instabilité croissante.
Mais selon plusieurs sources, dont le média norvégien Steigan, la situation ne serait pas uniquement due à la colère populaire. L’ancien chef des services de renseignement indonésien, le général A.M. Hendropriyono, a affirmé que des forces étrangères manipulent la crise : « Des forces extérieures déplacent leurs agents à l’intérieur du pays », aurait-il déclaré.
La trace de Soros et des ONG occidentales
Parmi les entités mentionnées : George Soros et son fonds « Open Society Foundations », qui a injecté 80 millions de dollars en 2023 pour « soutenir la démocratie » en Indonésie. Sont aussi cités l’USAID, ainsi que le National Endowment for Democracy (NED), tous accusés d’être les véritables architectes des soulèvements actuels.
Les manifestations ont été en grande partie coordonnées par le syndicat étudiant BEM SI et la confédération syndicale KSPSI, tous deux proches du Parti du Travail. Leurs leaders ont des liens documentés avec des ONG et institutions occidentales. Ces acteurs ont déjà été impliqués dans d’autres grandes manifestations en 2022 et 2023.
Des ONG locales comme LBH Jakarta, Remotivi et Project Multatuli sont aussi pointées du doigt. Ces structures recevraient des financements de fondations étrangères comme MacArthur, Internews ou encore Open Society. Project Multatuli a d’ailleurs reconnu avoir été financé par George Soros. L’ONG Remotivi, elle, collabore avec des entités promouvant des agendas sociétaux étrangers, notamment en lien avec les mouvements LGBT+.
Une stratégie occidentale bien rodée dans un pays stratégique
Le média Mashable Indonesia rapporte également les soupçons d’ingérence exprimés par les analystes internationaux. Angelo Giuliano, souligne que l’apparition du symbole du drapeau pirate de la série « One Piece » dans les manifestations est caractéristique d’une stratégie de « branding » typique des révolutions de couleur.
L’analyste Jeff J. Brown, fondateur de la Seek Truth From Facts Foundation, va plus loin : selon lui, l’objectif de l’Occident est de renverser un gouvernement qui ne sert pas ses intérêts. Il rappelle que l’Indonésie est le premier pays d’Asie du Sud-Est à avoir rejoint les BRICS, tout en renforçant ses liens avec la Chine et la Russie — ce qui dérange fortement les États-Unis et leurs alliés du G7.
L’USAID est considéré par de nombreux analystes comme l’un des principaux instruments américains dans la mise en place de « révolutions colorées » à travers le monde. L’implication du même réseau d’ONG, déjà actif en Europe de l’Est, en Asie centrale et au Moyen-Orient ne serait donc pas, en Indonésie, une coïncidence.
La situation reste explosive. Plusieurs analystes locaux craignent une tentative de déstabilisation profonde du pays sous prétexte de défendre la démocratie et les droits humains. Selon le président Prabowo Subianto, ces campagnes de financement étranger n’ont qu’un seul but : « Diviser la nation et imposer un agenda venu de l’extérieur », a-t-il déclaré.