La Cour suprême israélienne ordonne une meilleure alimentation aux détenus palestiniens

La Cour suprême israélienne a ordonné au Service pénitentiaire d’améliorer l’alimentation des détenus palestiniens, jugée en deçà des normes légales. Cette décision, critiquée par Itamar Ben Gvir, répond à un recours de l’ACRI dans un contexte d’accusations de maltraitance. Les prisons sont dans l'obligation de présenter un plan.
La Cour suprême israélienne a ordonné au Service pénitentiaire (Shabas) de garantir un approvisionnement alimentaire adéquat pour les prisonniers dits « sécuritaires », majoritairement palestiniens, après avoir jugé que les conditions actuelles violaient les normes légales minimales.
Cette décision, prise à la majorité de deux juges contre un, fait suite à un recours déposé par l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI), qui dénonçait la malnutrition des détenus. Les juges ont souligné que, même pour des prisonniers condamnés pour des crimes graves, comme des membres du Hamas impliqués dans l’attaque du 7 octobre 2023, l’État doit respecter ses obligations légales.
« La question ne concerne pas le confort, mais les conditions de base nécessaires à la survie », a déclaré l’un des magistrats. Le juge dissident, David Mintz, a défendu la politique actuelle, estimant qu’elle répondait déjà aux exigences. Cette décision intervient dans un contexte de vives critiques internationales sur les conditions de détention des Palestiniens.
Les critiques de Ben Gvir
Depuis octobre 2023, des ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International ont documenté des abus systématiques, incluant tortures, privations et détentions arbitraires dans des centres comme Sde Teiman.
Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a vivement critiqué le verdict, déclarant que les détenus ne recevraient que le minimum légal, comparant leur situation à celle des otages israéliens à Gaza, privés de protection judiciaire. L’ACRI a salué la décision comme une « avancée », mais appelle à des réformes plus larges, notamment sur l’espace de vie et l’accès aux avocats.
La Cour a donné 30 jours à Shabas pour soumettre un plan d’amélioration, sous peine de sanctions. Cette affaire relance le débat sur les droits des détenus palestiniens, alors que l’ONU et l’UE pressent Israël de respecter le droit international humanitaire.